22/05/2025
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Gar Djebilet, Djebel Onk, Tala Hamza… Quand les mines tracent l’avenir économique de l’Algérie

Dans un contexte de transition économique, l’Algérie redécouvre la richesse de son sous-sol. De Tindouf à Annaba, en passant par Béjaïa et le Hoggar, les grands projets miniers se multiplient, portés par une volonté politique affirmée de tourner la page du tout-hydrocarbures. Longtemps laissées en sommeil, ces ressources deviennent aujourd’hui des leviers tangibles pour engager la diversification économique du pays.

Jusqu’à récemment, l’Algérie n’exploitait qu’environ 10 % de ses ressources minières. Pourtant, le pays dispose d’un sous-sol riche en fer, phosphate, zinc, plomb, or, voire même en diamant. Face à l’instabilité des prix du pétrole et du gaz, les autorités ont décidé d’accélérer l’exploitation de ces gisements, avec l’ambition de faire du secteur minier l’un des piliers du nouveau modèle économique, a indiqué la plateforme spécialisée « Attaqa.net ».

Découvert en 1952 mais resté inexploité pendant 70 ans, le méga-gisement de Gar Djebilet, situé dans le sud-ouest du pays, est désormais au cœur de la relance industrielle. Avec une réserve estimée à 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer, dont la moitié exploitable directement, ce projet constitue l’un des plus grands d’Afrique.Depuis 2022, la production a démarré dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois. Une infrastructure ferroviaire de 950 km est en construction pour relier le site à Béchar, permettant une montée en puissance de la production à 50 millions de tonnes par an à partir de 2026. À terme, 25 000 emplois devraient être générés, redynamisant toute la région.

À l’est du pays, le complexe de Djebel Onk, qui couvre plusieurs wilayas (Tébessa, Skikda, Annaba…), s’impose comme le cœur du projet phosphate intégré. Avec 2,8 milliards de tonnes de réserves, l’Algérie entend produire 10 millions de tonnes par an de minerai brut et 4 millions de tonnes d’engrais, un enjeu stratégique tant pour l’agriculture que pour les exportations.Fruit d’une coopération entre l’Algérie et la Chine, le projet représente un investissement colossal de 7 milliards de dollars et prévoit 18 000 emplois, avec un impact direct sur le développement régional.

Dans la wilaya de Béjaïa, le projet Tala Hamza, Oued Amizour marque une autre avancée. Ce gisement de 34 millions de tonnes de zinc figure déjà parmi les dix plus importants au monde. En partenariat avec une entreprise australienne, l’Algérie y injecte 400 millions de dollars pour une mise en service prévue en juillet 2026.Le projet devrait produire 170 000 tonnes par an de zinc concentré et 30 000 tonnes de plomb, tout en respectant des normes environnementales strictes, un point souvent sensible dans l’industrie extractive.

L’Algérie ne s’arrête pas là. Dans l’extrême sud, à Amesmessa, le gisement d’or, le plus productif du pays dispose d’un potentiel de 70 tonnes, renforçant la position du pays en tant que troisième réserve d’or du monde arabe.Plus surprenant encore : à Djebel Reggane, des explorations géologiques révèlent un potentiel en diamant, encore à confirmer, mais qui illustre la diversité minérale du territoire.

Ces projets ne sont pas de simples chiffres dans les communiqués. Ils traduisent une véritable transformation structurelle. L’objectif affiché par l’État : créer un écosystème minier intégré, capable de générer de la valeur ajoutée locale à travers les industries de transformation, tout en stimulant l’emploi et les infrastructures dans des régions souvent marginalisées.La nouvelle législation minière, plus attractive pour les investisseurs, et les partenariats internationaux ciblés (notamment avec la Chine et l’Australie) signalent une volonté claire : faire du secteur minier le moteur du développement économique de l’Algérie post-hydrocarbures.

Synthèse M A.

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