18/09/2025
ACTUALITEINDUSTRIE

Industrie pharmaceutique: Vers la production locale des dispositifs médicaux

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L’Algérie s’engage dans une nouvelle phase de son développement pharmaceutique avec un objectif clair : assurer la production locale de dispositifs médicaux et réduire sa dépendance aux importations. Pour le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, cette étape s’inscrit dans une stratégie globale dictée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à « garantir l’autosuffisance sanitaire et renforcer l’indépendance économique du pays ».

Aujourd’hui, l’Algérie couvre déjà 80 % de ses besoins en médicaments grâce à la production locale. «Nous ne voulons pas nous arrêter là. Les dispositifs médicaux représentent encore un point faible, car ils sont massivement importés. Nous avons décidé de lancer la production nationale pour atteindre l’autonomie totale », a affirmé M. Kouidri sur les ondes de la « Chaîne I » de la radio nationale. Deux unités de fabrication verront prochainement le jour, dont l’une en partenariat avec l’Italie, avec un démarrage des travaux prévu dès la semaine prochaine. En parallèle, le pays accélère la réduction de la facture d’importation des matières premières pharmaceutiques. Trois projets majeurs seront lancés par Saïdal d’ici la fin de l’année, notamment à Batna et Alger, avec un délai de réalisation de 18 mois. «Ces unités nous permettront de fabriquer nos propres intrants et de réduire significativement notre dépendance », a souligné le ministre.

L’innovation occupe également une place centrale dans la stratégie nationale. Le ministre a annoncé le lancement du plus grand projet de Saïdal dans le domaine de la thérapie cellulaire, en partenariat avec Madar Holding. Cette initiative, une première en Algérie et en Afrique, vise à traiter des maladies chroniques, neurodégénératives, ainsi que le diabète de type 1 et 2. « Les experts estiment que dans dix ans, 60 % des médicaments classiques disparaîtront au profit des thérapies cellulaires. Si nous ne commençons pas dès maintenant, nous raterons le train », a averti M. Kouidri.

Saïdal, acteur clé du secteur, couvre aujourd’hui 20 % des besoins hospitaliers, dont 90 % en médicaments anticancéreux. Une progression notable alors que, selon le ministre, « ce qui n’était qu’un rêve il y a quelques années est désormais une réalité ». Pour soutenir les exportations, encore jugées faibles, le ministère travaille à lever les obstacles réglementaires, notamment l’obtention du certificat américain NM3, prévue pour octobre 2025.« Ce label ouvrira les portes de nouveaux marchés, en Afrique et au-delà, et permettra aux médicaments algériens de s’imposer à l’international », a indiqué M. Kouidri. Avec la production de dispositifs médicaux, la fabrication locale de matières premières et l’ouverture sur les biotechnologies, l’Algérie entend franchir un nouveau cap dans son indépendance sanitaire et s’affirmer comme un acteur régional majeur de l’industrie pharmaceutique.

Par Mourad A.

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