Produits agricole à large consommation: Un nouvel office d’achat à créer
Les récentes déconvenues dans le circuit d’approvisionnement de produits agricoles de large consommation, ainsi que les efforts de nos agriculteurs, ont fait réagir le Président Tebboune, qui a recadré le Ministre de l’agriculture, et l’a sommé de mettre en place un office chargé de l’achat auprès des agriculteurs des produits à large consommation.
Selon un communiqué de la Présidence, le président de la République, M. Abdelmadjid Tabboune, qui a présidé dimanche une réunion du Conseil des ministres a ordonné la création d’un office chargé de l’achat auprès des agriculteurs de tous les produits à large consommation, soulignant que l’effort de l’Agriculteur «demeure une ligne rouge à ne pas franchir».
Le Président Tebboune «a enjoint, avec fermeté, au ministre de l’Agriculture de mettre en place un office chargé de l’achat auprès des agriculteurs, de toutes les récoltes agricoles de large consommation, fruits et légumes compris, pouvant être stockées, comme l’oignon, l’ail et la pomme de terre, en vue d’assurer l’équilibre du marché national», précise la même source.
Le Chef de l’Etat a estimé, poursuit le communiqué, que «l’effort de l’Agriculteur demeure une ligne rouge à ne pas franchir».
Effectivement, selon des experts, la création de cet office permettra de mieux réguler le marché, de casser aussi les actions des spéculateurs et des intermédiaires. Cet office selon des sources permettra de mieux asseoir la vente directe du producteur au consommateur.
En effet, sinon comment expliquer alors qu’entre autres produits, l’oignon ait eté proposé à 40 DA le kg et l’être à 400 DA le lendemain, sans aucune réponse logique, si ce n’est la voracité des spéculateurs, due à un circuit de distribution défaillant.
D’autres ajoutent que cette hausse imaginable, s’est faite au détriment des agriculteurs qui vendent leurs produits aux grossistes à des prix sensés, alors que sur les étals, ils sont proposés 10 fois plus chères. Une hausse qui ne profite nullement aux agriculteurs, et qui de surcroit nuit énormément aux consommateurs.
Pour des économistes, la création de cet office, est la réponse à la «faillure» du système Syparlac, qui était sensé réguler le marché.
Reste que ces économistes appellent tout de même à la prudence pour ne pas tomber dans les travers du monopole. En effet, la création de cet office ne peut être que bénéfice pour l’agriculteur et le consommateur, sa situation de monopole devra être gérée selon des règles très strictes, afin d’en éviter les abus. Pour rappel le système Syparlac a été abandonné faute d’avoir prouvé son efficacité et que depuis aucun projet de remplacement n’a été trouvé.
En effet devenu obsolète et inefficace face aux fluctuations des prix des produits agricoles qui perdurent, le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), est a été définitivement abandonné.
Ce dispositif, mis en œuvre en 2008, et dont le principe de fonctionnement consiste en l’achat par des organismes publics et/ou des opérateurs privés, disposant de chambres froides, des surplus de production lors des conjonctures de surabondance des récoltes à des prix contractuels négociés avec les agriculteurs et leur réinjection sur le marché durant les périodes de baisse de l’offre à des prix régulés, n’ a pas donné les fruits attendus. En somme les économistes ont à maintes fois alertée sur les défaillances de notre système de distribution.
Par Reda Hadi