Catastrophes naturelles en Algérie: 225 millions de dollars consacrés annuellement !
Les dépenses publiques destinées à faire face aux catastrophes en Algérie, notamment les inondations, les séismes et les feux de forêt ont dépassé une moyenne de 225 millions de dollars/ans durant les 15 dernières années, a indiqué, hier à Alger, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
S’exprimant à l’ouverture des travaux d’un Colloque international placé sous le thème : « Réduire le risque sismique : gouvernance et prospective», organisé par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, le Premier ministre a souligné 70% de ce montant est destiné à la réparation des dégâts des inondations. Bien que les inondations viennent en tête des catastrophes enregistrées en Algérie depuis 1950, les séismes étaient néanmoins les plus coûteux du point de vue économique, a fait observer le Premier ministre.
Le coût économique des séismes avoisine les 10 milliards de dollars, alors que les pertes humaines sont estimées à 6 771 morts, avec 1,4 millions de sinistrés, selon les chiffres avancés par Aïmene Benabderrahmane.
Consciente des dangers que représentent les catastrophes naturelles, notamment les séismes, l’Algérie a mis en place des stratégies et des mécanismes de riposte contenus dans la loi de décembre 2004 encadrée, rappelle-t-il.
Citant cette expérience algérienne et face à la violence des derniers séismes qui ont touché la Turquie et la Syrie, Le Premier ministre insiste sur l’importance d’une « préparation préalable, sur des bases scientifiques, pour prévenir des catastrophes avant qu’elles n’arrivent ».
Il insiste également sur la nécessité d’intensifier la coopération aux niveaux continental, arabe et mondial. Par ailleurs, Benabderrahmane a annoncé, à cette occasion, « la fin des travaux de l’atelier de mise à jour la stratégie de prévention contre les risques majeurs, pour l’adapter aux exigences du cadre d’action de SENDAI pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030, ratifié par l’Algérie. »
« Cette stratégie sera appliquée dès la promulgation de la nouvelle loi, en remplacement de la loi de 2004, et la publication des textes d’applications, attendus dans les semaines à venir », assure-t-il, en précisant qu’elle va s’appuyer sur « le facteur humain et sur la gestion des dangers, au lieu de la gestion des catastrophes».
Cette nouvelle loi, précise le Premier ministre, permettra, entre autres, de se conformer aux engagements internationaux de l’Algérie, notamment au sein du cadre SENDAI et de la COP-21, de déterminer les mécanismes de financement ou encore. Aussi, elle fixera les mécanismes du financement et la limitation des responsabilités de chaque acteur.
La nouveauté apportée dans la nouvelle stratégie, c’est l’implication du secteur privé dans l’investissement dans la prévention et gestion des catastrophes, la généralisation de la numérisation et le renforcement de la recherche scientifique et également les sources du financement.
Par ailleurs, il sera procédé à l’élargissement, avant la fin de l’année 2023, du réseau algérien de surveillance sismique, affilié au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAG) et au Centre national de recherche appliquée en génie parasismique. Un réseau comprenant actuellement 570 points de surveillance.
Le Premier ministre a annoncé que dans le cadre de la nouvelle stratégie, il a été décidé de revoir l’assurance Cat-Nat. En effet, en dépit de son obligation par décret N° 03-12, ce produit d’assurance reste méconnu chez les Algériens avec un taux de la souscription ne dépassant pas les 5% !, déplore le Premier ministre.
Sans donner plus de détails, mais le gouvernement est déterminé à mettre en place une nouvelle vision afin de booster ce domaine d’assurance. La diversification du financement de la gestion et prévention des risques devient plus qu’impératif. Donc, les compagnies d’assurances sont interpellées sur la question et doivent consentir plus d’efforts sur l’encrage de l’assurance Cat-Nat au sein de la population. Cette dernière aura des effets positifs sur l’économie nationale d’une manière générale.
Dans le même sillage, le ministre de l’Habitat, Mohamed Tarek Belaribi a annoncé la révision du programme algérien anti-séisme (RPA), avant de citer les réalisations du secteur durant les trois dernières années : « réalisation d’un million de logements d’ici 2024, plus de 920 mille logements distribués, avec la livraison de 2537 infrastructures publiques».
Par Sirine R/Agence