Réformes économiques: La Banque Mondiale salue les efforts de l’Algérie
Les réformes entreprises par l’Algérie au cours des dernières années illustrent une volonté claire de dynamiser son économie et de renforcer sa résilience face aux défis régionaux et internationaux. Grâce à des initiatives ambitieuses, telles que la création d’un Conseil supérieur de l’investissement et d’une Agence nationale de promotion des investissements, le pays s’affirme comme un modèle de transformation économique au sein de la région MENA. Ces efforts, salués par la Banque mondiale, témoignent d’une stratégie visant à diversifier l’économie, attirer les investissements étrangers et soutenir une croissance durable et inclusive.
Depuis 2021, l’Algérie affiche une croissance solide, atteignant un taux de 4,1 % en 2023, bien qu’une légère baisse soit prévue pour 2024. Ce dynamisme s’accompagne d’une réduction significative de l’inflation, passée de 9 % à environ 4 %, un progrès notable salué par la Banque mondiale, car l’inflation affecte principalement les classes les plus modestes. Lors de sa récente visite en Algérie, Dr. Nader Abdel Latif Mohammed, directeur régional pour la croissance, la justice et le financement de la Banque mondiale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), a mis en avant l’importance des réformes entreprises par l’Algérie. Il a souligné leur rôle dans l’attraction des investissements étrangers et le renforcement du secteur privé, tout en insistant sur la nécessité de diversifier l’économie au-delà des hydrocarbures.
Dans une entrevue accordée à la télévision algérienne, Dr. Nader a partagé son analyse des dynamiques économiques de l’Algérie et de la région MENA, évoquant des échanges fructueux avec des responsables de haut niveau, comme le ministre des Finances et le président du Conseil national économique et social. Ces rencontres témoignent de la solidité de la collaboration entre la Banque mondiale et les institutions algériennes, illustrée par des partenariats actifs avec des organismes tels que l’Office national des statistiques (ONS), facilitant ainsi une meilleure transparence et la disponibilité des données économiques.
La Banque mondiale publie un rapport semestriel sur la situation économique dans la région MENA, couvrant les pays arabes et l’Iran, mais excluant certains États comme le Soudan et la Mauritanie. Le dernier rapport met en lumière les défis de croissance exacerbés par les conflits. Pour 2024, la Banque prévoit une croissance modeste pour l’ensemble de la région, avec une hausse potentielle jusqu’à 3,5 % en 2025. Cette dynamique est principalement soutenue par les pays du Golfe et les exportateurs de pétrole, tandis que les importateurs d’énergie subissent un ralentissement. Un défi commun aux pays de la région reste le chômage, particulièrement élevé parmi les jeunes, une situation que la Banque mondiale encourage l’Algérie à atténuer en développant davantage son secteur privé pour répondre aux besoins d’emploi croissants.
Cependant, Dr. Nader met également en garde contre le « piège des revenus intermédiaires » qui freine la transition des pays de la région vers un statut de nations à revenu élevé. Cette situation résulte de la faible diversification économique et de la dominance du secteur public, limitant ainsi la croissance à long terme. La faible participation des femmes au marché du travail constitue un autre obstacle pour la région ; son augmentation est perçue comme cruciale pour renforcer la croissance économique.
Enfin, les prévisions pour le prix du pétrole, bien qu’incertaines en raison de nombreux facteurs géopolitiques, demeurent un facteur déterminant pour la stabilité de la croissance régionale. La Banque mondiale espère néanmoins un maintien des prix à un niveau favorable pour soutenir l’essor économique dans la région MENA.
Par Mourad A.