Ministre des Finances: « Le PLF 2025 intervient pour instaurer l’équité fiscale »
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a affirmé, mercredi à Alger, que le projet de loi de finances (PLF) 2025 vise à instaurer le principe d’équité fiscale, précisant que chaque citoyen devra participer au financement du budget de l’État.
Lors d’une séance plénière présidée par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, en présence du ministre des Finances et de membres du gouvernement, consacrée au vote du PLF 2025, le ministre a répondu aux députés concernant le rejet de plusieurs amendements proposés. Il a souligné que la fiscalité ordinaire s’est avérée insuffisante, même pour couvrir les salaires des citoyens, ce qui est inadmissible pour un pays comme l’Algérie, la troisième puissance économique en Afrique.
En effet, l’élargissement de l’assiette fiscale est devenu plus que nécessaire pour augmenter significativement les recettes fiscales ordinaires, qui ne représentent actuellement que 30 % du budget de l’État. Le ministre a également reconnu l’existence de l’évasion fiscale, tout en précisant que ce PLF 2025 ne devrait pas être perçu comme un fardeau pour les citoyens, annonçant que de nouvelles mesures seraient introduites dans les prochains textes. Défendant le contenu du texte, il a insisté sur le fait que ce document, « appuyé même par le président de la République », a été minutieusement examiné, article par article.
De son côté, le président de l’APN, Brahim Boughali, a exprimé son soutien à l’idée de renforcer la fiscalité ordinaire, tout en appelant le ministre à associer davantage les députés, qui ne manquent pas de compétences, à l’élaboration des projets de loi de finances avant leur soumission au Parlement.
Il est à noter que, lors de cette réunion, le rapport complémentaire de la Commission des finances et du budget de l’APN a rejeté les propositions d’amendement portant sur l’importation de voitures d’occasion par des particuliers. Le député représentant la communauté algérienne à l’étranger, Abdelouahab Yakoubi, a expliqué sur sa page Facebook : « Comme prévu, les amendements permettant aux membres de la communauté d’importer des voitures de moins de trois ans ont été rejetés, tout comme ceux visant à lever les restrictions sur leur vente avant trois ans. L’amendement permettant l’importation de véhicules de moins de cinq ans au lieu de trois a également été refusé. »
Le PLF 2025 a été élaboré sur la base d’un prix de référence fiscal du baril de pétrole brut à 60 dollars pour la période 2025-2027, avec un prix de marché estimé à 70 dollars sur la même période. Le texte prévoit une croissance économique de 4,5 % pour 2025 et 2026, ainsi qu’une croissance hors hydrocarbures de 5 % en 2025. Les exportations de biens atteindraient 50,9 milliards de dollars (mds USD), tandis que les importations de biens seraient de 46,07 mds USD, soit un excédent de la balance commerciale de 4,83 mds USD et un excédent de la balance des paiements de 1,17 mds USD.
Les réserves de change devraient atteindre 72,95 mds USD, représentant l’équivalent de 16 mois d’importations de biens et services. Le PLF 2025 prévoit des recettes budgétaires en hausse de 3,5 %, s’élevant à 8 523,06 milliards de DA, avec une fiscalité pétrolière de 3 453,96 milliards de DA. Les dépenses budgétaires devraient augmenter de 9,9 %, pour atteindre 16 794,61 milliards de DA, soit un déficit budgétaire de 8 271,55 milliards de DA.
Le texte prévoit également des mesures pour promouvoir l’investissement et soutenir l’économie et la production nationales, ainsi que d’autres initiatives visant à soutenir le pouvoir d’achat et améliorer les conditions de vie des citoyens. En outre, le PLF consacre l’élargissement de l’assiette fiscale et introduit plusieurs incitations et mesures de simplification au profit des diverses activités économiques, sans inclure de nouveaux impôts.
Par Sirine R