Aoun reçoit le PDG du groupe Stellantis El Djazaïr: L’Etat veut accélérer la cadence de la production
Le groupe Stellantis qui à travers sa filiale Fiat Algérie, voulait produire des voitures localement accuse un retard certain, particulièrement dans les travaux d’avancement des travaux d’implantation des unités de soudure, moulage et peinture automobile. Il n’est nul besoin de rappeler que Fiat s’est engagée à produire la Fiat 500 en décembre 2023. Un an après, la production est lancée mais à une cadence «faible».
Pour résoudre cette quadrature du cercle, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a reçu hier le président et directeur général du groupe Stellantis El Djazaïr, Raoui Beji, pour aborder toutes les préoccupations.
Selon un communiqué paru sur la page Facebook, du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun a écouté une présentation détaillée sur l’activité de fabrication de voitures de tourisme et utilitaires pour la marque Fiat, ainsi que l’avancement des travaux d’implantation des unités de soudure, moulage et peinture automobile.
Ce segment de la discussion qui a eu lieu entre le ministre et Raoui Beji, a permis de relever certains problèmes, ayant trait à la sous-traitance, et d’apporter une solution idoine pour un taux d’intégration de 30 %, comme exigé sur le cahier des charges.
Pour leurs parts, le président et le directeur général du complexe ont également mis l’accent sur l’emploi de la main d’œuvre algérienne. A ce sujet, des cadres de ce ministère estiment, qu’en cela, la main d’œuvre algérienne est l’une des plus compétitives au monde. C’est dans cette optique que Fiat dit œuvrer, à sa formation, selon des normes internationales, et ce d’autant plus que l’usine emploie actuellement plus de 1 000 ouvriers, dont un grand nombre ont été formés.
Le projet de Fiat Algérie est d’une importance essentielle. En effet, autant Fiat se dit obligé de réussir son investissement, autant les pouvoirs publics obligent cette firme à plus de renforcer et augmenter ses capacités de production afin de répondre aux besoins du marché, et ce, avec la disposition du Ministère à accompagner ce projet et à surmonter toutes les difficultés auxquelles il (le groupe Stellantis) est confronté pour atteindre les objectifs fixés.
Aoun a insisté sur « le renforcement des capacités productives de l’usine afin de répondre aux besoins du marché», mettant en avant « la disposition de son département ministériel accompagner ce projet et à aplanir toutes les difficultés auxquels il est confronté afin de réaliser les objectifs tracés», note le communiqué.
Or selon les prévisions initiales de Fiat, il était question de produire à l’horizon 2026, 90 000 véhicules, avec à la clé 2000 emplois directs. Des spécialistes soulignent que, l’accord de partenariat signé le 22 novembre 2022 prévoyait l’intégration, en 2025, de la peinture et la soudure dans le processus de fabrication, pour voir l’emboutissage suivre dès 2026. L’usine devrait alors s’étendre sur une superficie de 120 ha, dont 40 ha dédiés à l’usine Fiat et 80 ha pour les fournisseurs de l’usine désirant s’implanter industriellement en Algérie. Et c’est de cela que Ali Aoun a tenu à rencontrer les responsables de Fiat.
Pour les responsables de Fiat, l’usine FIAT en Algérie s’inscrit dans la stratégie globale 2030 du constructeur, qui envisage de faire de l’Algérie un pôle industriel stratégique et une plateforme d’exportation pour le toute la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient).
La construction automobile en Algérie attire les investisseurs, car selon le secrétariat technique pour le suivi du dossier des véhicules au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, le secteur automobile algérien connait une dynamique notable, puisque 30 demandes d’installation d’usines automobiles ont été enregistrées. Par ailleurs, il est à signaler que douze équipementiers locaux ont été retenus, pour assurer une plus-value dans le taux d’intégration local.
Le défi et les ambitions dans ce secteur sont simples, car les pouvoirs publics entendent transformer l’industrie automobile en un secteur durable et générateur de valeur ajoutée et d’emplois, avec un impact significatif sur l’économie et la société algériennes.
Par Réda Hadi