24/01/2025
ACTUALITENATIONAL

Assainissements et épuration des eaux usées: Des progrès réalisés, mais beaucoup reste à faire

La Cour des comptes dans son dernier rapport, a dressé un constat sans appel, et rappelle que l’accès au service public d’assainissement et les capacités d’épuration des eaux usées, devraient être davantage améliorés, au regard des efforts financiers consentis. En effet, cet organisme dans son dernier apport estime que des progrès restent à faire pour assurer un service public d’assainissement plus performant, par référence aux principaux objectifs qui lui sont assignés en matière environnemental, écologique et économique et au regard des moyens consentis pour sa mise en œuvre.

En effet, dans son rapport, la Cour des comptes pour son évaluation a identifié trois (03) types de contraintes qu’il y a lieu de lever, à savoir : les contraintes d’ordre organisationnel, financier et technique. Sur le plan organisationnel, la dispersion de la gestion du service public entre plusieurs organismes nationaux et locaux a fortement altéré son efficacité. Le déploiement de l’Office national d’assainissement (ONA) sur l’ensemble du territoire en remplacement de ces organismes, prévu à fin 2003, n’a pas été, à ce jour, parachevé. En outre, le financement du service public assuré essentiellement à travers les contributions de l’Etat s’est révélé insuffisant pour couvrir les dépenses d’entretien et de maintenance des systèmes d’assainissement. Le tarif d’assainissement, resté inchangé depuis 2005, et l’insuffisance des autres produits provenant de l’activité d’assainissement, sont loin de soulager la trésorerie de l’ONA qui fait face à un déséquilibre structurel, non sans conséquences sur la qualité et la pérennité du service public.

Concernant le volet technique, une gestion performante du service public d’assainissement impose une gestion mieux maitrisée du cadastre des infrastructures d’assainissement et de la métrologie des volumes et de la qualité des eaux usées collectées, relevées, épurées ou rejetées ; de l’accès au réseau public d’assainissement, à travers une maitrise des opérations de raccordement et de branchement ainsi que la gestion des abonnés ; et la levée de toutes les contraintes liées à la gestion des réseaux d’assainissement.

Face à ce constat sans appel, la Cour des comptés recommande surtout que pour relever les défis pour atteindre des objectifs environnementaux assignés à l’activité assainissement, il y a lieu de l’amélioration des systèmes épuratoires, à travers notamment, l’optimisation de l’utilisation des stations d’épuration(STEP), leur mise en conformité aux normes et la valorisation des sous-produits de l’activité assainissement. L’institution a relevé qu’à fin 2023, les efforts consentis ont permis d’atteindre des résultats positifs apparents, se traduisant par une amélioration de l’accès au service public d’assainissement avec un taux atteignant 92% et un renforcement des capacités d’épuration des eaux usées qui ont été multipliées par 10. Il n’en demeure pas moins que la qualité du service public d’assainissement reste à améliorer. En effet, en dépit du coût supporté par la collectivité durant ces vingt dernières années (pas moins de 1000 milliards de DA), 80% des eaux usées sont rejetées dans la nature sans traitement, une multitude de dysfonctionnements chroniques affectent la plupart des systèmes d’assainissement occasionnant des débordements et des déversements récurrents. S’agissant du mode de gestion, la Cour déplore que le déploiement de l’ONA sur l’ensemble du territoire national, prévu au plus tard le 31 décembre 20022, n’est  pas parachevé. A fin 2023, la gestion du service public d’assainissement est assurée, comme suit : « 1160 communes par les services de l’ONA ; 123 communes par délégation à quatre (04) opérateurs représentés par les sociétés par action (SPA) : SEAAL, SEOR, SEACO et SEAAT3 et 258 communes par le biais des régies communales».

Selon les gestionnaires de l’ONA, ce retard dans l’installation de l’office sur tout le territoire national résulte, principalement, de l’insuffisance de ses ressources financières, la réticence de certaines assemblées populaires communales à délibérer sur le transfert du service public d’assainissement à l’ONA ainsi que l’absence de l’Algérienne des eaux (ADE), service gestionnaire de l’eau dans certaines communes, laquelle est chargée de percevoir le produit du tarif d’assainissement pour le compte de l’ONA.

En résumé, la Cour des comptes estime que la plupart des systèmes d’assainissement transférés à l’ONA étaient mal connus, dégradés et souffrant d’un mauvais entretien chronique depuis de nombreuses années. Leur réfection, souvent urgente, dépend des décisions des ordonnateurs locaux en charge des travaux correspondants (communes et DRE). Ce contexte difficile conduit l’ONA à travailler, de façon chronique, dans l’urgence plus qu’à assurer sa mission de maintenance et d’entretien préventif

Par Réda Hadi

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