Cap sur les cultures stratégiques au Sud
La sécurité alimentaire, véritable fer de lance du second mandat du président Abdelmadjid Tebboune, se transforme en un chantier d’envergure nationale. Une vision qui prend déjà forme sur le terrain, avec un objectif clair: transformer le désert en une nouvelle Californie. Véritable futur fleuron de notre agriculture, le Sud Algérien est l’objet de toutes les attentions et pour concrétiser cet objectif, une feuille de route multisectorielle a été élaborée lundi au ministère des finances, visant à mettre en place des mesures supplémentaires au profit des investisseurs dans le domaine du développement des cultures stratégiques dans les wilayas du Sud, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en énergie, l’ouverture de pistes et la fourniture des services de télécommunications.
L‘Algérie vise désormais les cultures stratégiques, celles qui feront de l’Algérie un acteur incontournable de la production agricole mondiale. Pour une agriculture intelligente et durable, rien n’est laissé au hasard. Désormais, il faut pérenniser les bons résultats obtenus. C’est ainsi, que le Sud a été privilégié pour concrétiser cet objectif. L’enjeu est si essentiel que tous les acteurs concernés sont mobilisés, à commencer par les ministres des Finances, de l’Agriculture et du Développement rural, des Travaux publics et des Infrastructures de base, de l’Hydraulique, et de la Poste et des Télécommunications, afin de répondre aux besoins liés aux projets de développement des cultures stratégiques dans les wilayas du Sud.
Aussi, cette décision a été prise lors d’une réunion de coordination tenue au siège du ministère des Finances, en présence des walis d’Adrar, de Timimoun, d’Illizi, d’El Menia, de Ouargla et de Touggourt, ainsi que des cadres des ministères concernés, des représentants d’entreprises publiques et d’institutions telles que Sonelgaz, Algérie Télécom, l’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH), le Fonds national d’investissement (FNI), les directeurs des instituts techniques concernés, de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) et de l’Office national des terres agricoles (ONTA). En somme la mobilisation est générale, et rien ne sera laissé au hasard.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, Cherfa a rappelé les objectifs fixés par le président de la République en matière d’autosuffisance en blé dur et de développement des cultures stratégiques, soulignant la nécessité d’accélérer le raccordement des exploitations agricoles au réseau d’électricité et de les désenclaver, mais surtout aplanir les difficultés rencontrées.
Et de rappeler que des investissements ont débuté au niveau de 94 exploitations agricoles dans les wilayas du Sud, et que certaines d’entre elles étaient déjà entrées en phase de production.
Parmi les difficultés, il y a les crédits bancaires, pour lesquels il a été décidé d’associer toutes les banques publiques au financement des investissements agricoles, et que chaque banque prendra en charge une région précise. Par ailleurs, toutes les Compagnies d’Assurance publiques seront aussi associées à l’opération d’assurance des exploitations agricoles, a-t-il souligné, relevant que toutes ces mesures seront concrétisées dans les semaines à venir.
De nouveaux investissements agricoles dans le Sud
Pour sa part, le ministre des Finances a fait état d’affectations financières considérables allouées au profit du secteur agricole pour atteindre les objectifs fixés, notamment en ce qui concerne la promotion de l’investissement agricole par la mise en valeur des terres et leur octroi dans le cadre de la concession, l’électrification rurale, la réalisation des routes et des pistes agricoles, l’extension des surfaces irriguées ainsi que la mobilisation des ressources en eau nécessaires. Les wilayas du Sud avaient bénéficié d’enveloppes financières considérables dans le secteur des routes, à travers un programme en cours pour la réalisation de 103 projets. Dans cette optique, un travail était en cours pour la réhabilitation des routes nationales et de chemins de wilaya ainsi que l’ouverture de nouvelles pistes dans le Sud, à l’instar de la route relative au projet « Baladna » dans la wilaya d’Adrar.
Pour le coté hydraulique, l’Algérie dispose des moyens permettant de trouver des solutions pour l’approvisionnement en eau des projets agricoles dans les wilayas du Sud. Pour une agriculture moderne, les communications ne sont pas en reste, puisque le ministère dédié, s’emploiera à trouver les solutions adéquates pour assurer des réseaux de télécommunications au niveau des exploitations agricoles, précisant que le recours aux satellites figure parmi les solutions efficaces.
Lors de cette réunion, un exposé du ministère de l’Agriculture a été présenté sur les grands projets dans le domaine du développement des cultures stratégiques, faisant observer qu’en sus du projet « Baladna » de production de lait en poudre et du projet du groupe italien « Best Food » (BF) de production de céréales et de légumineuses, plusieurs autres projets structurants sont actuellement en phase de lancement, dont le projet du groupe Cevital dans les wilayas d’El-Menia, de Ouargla et de Ghardaïa, pour la production de betterave sucrière et une unité de transformation d’une capacité de 505.000 tonnes/an, ainsi que la production d’autres cultures stratégiques. Et de noter le projet de l’entreprise « Tafadis », filiale de Madar Holding, dans les wilayas de Ouargla et de Touggourt, sur une superficie de plus de 20.000 hectares, pour la production de betterave sucrière et une unité de transformation d’une capacité de 60.000 tonnes/jour, avec un objectif de production de 720.000 tonnes/an, en plus de la production d’autres cultures stratégiques dans le cadre du programme de rotation des cultures. Il s’agit, entre autres, d’un projet d’investissement algéro-saoudien dans la commune de Hassi Gara, dans la wilaya d’El Menia, sur une superficie de 20.000 hectares, pour la production agricole et l’élevage du bétail. Il est, en outre, question d’investissements dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois dans la filière de l’aviculture et des cultures stratégiques, au niveau de la wilaya d’Adrar.
Par Réda Hadi