19/07/2025
ACTUALITEINDUSTRIE

Climatisation et réfrigération: Une transformation écologique à valeur industrielle

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Bien au-delà d’un simple défi environnemental, la transition écologique dans le secteur algérien du froid et de la climatisation s’impose aujourd’hui comme une véritable opportunité industrielle. Un marché en pleine expansion, une demande énergétique qui ne cesse de croître, un besoin urgent de souveraineté technique, et une ambition claire de moderniser l’appareil productif national : tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce secteur un levier économique stratégique.

Lors d’une rencontre nationale tenue à Alger, à l’occasion d’un événement mondial institué par l’ONU le 26 juin 2019 et consacré au secteur du froid et du conditionnement d’air, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de vie, Nadjiba Djilali, a affirmé que ce domaine est devenu « essentiel pour la santé publique, la chaîne alimentaire, et le confort thermique en milieux urbain et rural ». Elle a souligné avec force : « Le secteur du froid et du conditionnement d’air n’est pas seulement un sujet technique ou environnemental, il est devenu un enjeu de santé publique, de confort de vie et de souveraineté énergétique ».

Avec plus de 16 millions d’unités de réfrigération déjà en service en Algérie, notre marché national affiche une demande croissante d’année en année. Le pays importe actuellement 1 200 tonnes de gaz réfrigérants par an, dont 65 % sont destinés aux climatiseurs et 30 % aux réfrigérateurs. Ces chiffres mettent en évidence non seulement le poids économique du secteur, mais aussi la forte dépendance de l’Algérie vis-à-vis de l’extérieur, notamment pour les fluides frigorigènes. Dans ce contexte, la ministre a insisté sur la nécessité d’« accompagner les fabricants locaux dans leur transition vers des solutions plus durables et plus respectueuses de l’environnement », précisant que « le gaz R600A, à faible impact climatique, représente déjà 75 % du marché national des réfrigérateurs ».

L’adoption progressive de gaz respectueux de l’environnement, tel que le R600A, marque un tournant prometteur vers une industrialisation verte. Ce gaz, non destructeur de la couche d’ozone et à faible potentiel de réchauffement global, permet à l’Algérie de s’inscrire pleinement dans ses engagements internationaux tout en réduisant sa vulnérabilité énergétique. Mais au-delà du simple changement technologique, c’est toute une chaîne de valeur industrielle qui est en profonde mutation. Le ministère prévoit d’ici 2035 la formation de plus de 400 techniciens spécialisés en réfrigération, de 100 formateurs, ainsi que la mise à jour des programmes de formation professionnelle. Un code de bonnes pratiques pour les entreprises est également en cours d’élaboration, de même que l’agrément de nouveaux professionnels qualifiés. « Nous ne construisons pas uniquement un secteur plus propre, nous construisons un tissu industriel plus compétitif et plus responsable », a souligné Nadjiba Djilali.

La ministre a également annoncé la signature prochaine d’un partenariat avec le ministère de l’Industrie, visant à assurer une production nationale de climatiseurs et de réfrigérateurs respectueuse des normes écologiques. Elle a aussi salué le soutien actif des douanes, de la gendarmerie et de la police, mobilisée pour empêcher l’entrée illégale de gaz interdits susceptibles de menacer la santé publique. En parallèle, des sessions de concertation avec les industriels sont prévues pour réactualiser les estimations des besoins en gaz et équipements, et ainsi permettre une planification plus fine de cette filière essentielle.

À l’échelle mondiale, le secteur de la réfrigération et de la climatisation représente 20 % de la consommation d’électricité. D’ici 30 ans, on s’attend à ce que plus de 10 nouveaux climatiseurs soient installés chaque seconde. Face à cette dynamique, l’Algérie a tout à gagner à structurer un écosystème industriel local, capable de produire des équipements moins énergivores et conformes aux standards environnementaux. « Investir dans la transition écologique, c’est investir dans l’économie verte, dans les compétences nationales et dans la durabilité », a conclu Nadjiba Djilali, insistant sur la dimension transversale de ce secteur, qui se trouve à la croisée de l’environnement, de l’énergie, de l’industrie et de l’emploi.

Par Sirine R

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