19/07/2025
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Diaspora de France: Appelée à devenir un levier stratégique

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Parmi les sept millions d’Algériens établis à l’étranger, nombreux sont ceux qui, selon l’homme politique et médiatique franco-algérien Karim Zéribi, souhaitent aujourd’hui rétablir un lien actif et productif avec leur pays d’origine. Dans un contexte mondial marqué par des bouleversements économiques, énergétiques et géopolitiques, la diaspora est appelée à jouer un rôle de premier plan dans la relance et la diversification de l’économie nationale.

Intervenant sur la « Chaîne III » de la radio nationale, il a affirmé que l’Algérie a aujourd’hui tous les atouts pour rayonner économiquement. Ce qu’il faut, c’est transformer son potentiel en stratégie, et sa stratégie en action. Alors que la communauté algérienne à l’étranger représente plus de 7 millions de personnes, les transferts de fonds qu’elle effectue vers l’Algérie avoisinent 2 milliards de dollars par an, d’après les données de la Banque mondiale. Un montant jugé faible au regard de pays comparables, comme l’Égypte (32 milliards) ou le Mexique (62 milliards).

« Nous ne sommes pas dans l’autosatisfaction. Il y a une amélioration, mais ce n’est pas encore suffisant. Nous devons rattraper notre retard régional », a-t-il souligné, appelant à une mobilisation plus forte de la diaspora autour de l’investissement productif.

Zéribi a rappelé que de nombreux outils ont été mis en place pour faciliter l’investissement. Il a notamment cité le nouveau Code de l’investissement, l’Agence algérienne de promotion des investissements, ainsi que la présence de banques publiques et de fonds nationaux prêts à financer les projets. Pour lui, « L’État a fait sa part. Aujourd’hui, c’est à nous, citoyens, de prendre nos responsabilités. Nous devons investir dans l’agriculture, dans la transformation industrielle, dans l’intelligence artificielle ». Dans cette optique, il a également proposé la création de comptoirs d’accompagnement dédiés à la diaspora, notamment au sein des consulats, afin de simplifier leur accès à l’information, aux procédures et à l’écosystème économique local.

L’intervenant a également mis en lumière un phénomène grandissant : le retour de compétences algériennes installées à l’étranger, notamment dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, de la tech et de l’industrie. « Quand des médecins formés en Algérie, partis en France, décident de revenir, c’est un signal fort. Cela montre qu’il y a des perspectives ici ». Par ailleurs, il a insisté sur le fait que l’Algérie dispose d’avantages structurels majeurs : 1,8 million d’universitaires, un taux de scolarisation primaire de 98 %, un ensoleillement annuel de 3600 heures, et une jeunesse agile, en phase avec les technologies digitales.

L’orateur a appelé à dépasser l’idée d’une simple contribution financière : il a plaidé pour une mobilisation globale du savoir-faire, des idées, des startups, de l’investissement vert et de la souveraineté économique. « Ce que nous devons exporter, ce ne sont pas nos cerveaux, mais nos produits, nos idées, notre production. Nous devons devenir un pays souverain dans tous les secteurs ». Au-delà de l’économie, il a insisté sur l’identité patriotique forte de la diaspora et son attachement aux valeurs de solidarité et de transmission. Il a invité les autorités et la société civile à bâtir une passerelle durable entre l’Algérie et ses ressortissants à l’étranger. « Nous avons l’Algérie au cœur. Et même si cela dérange certains, nous devons continuer de le faire entendre, fièrement ».

Par Mourad A.

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