19/07/2025
NATIONAL

Économie sociale et solidaire: 72 projets financés dans les wilayas pilotes

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L’Algérie mise résolument sur l’économie sociale et solidaire (ESS) pour accompagner sa transition vers un développement plus inclusif, équitable et durable. Lors d’une rencontre nationale dédiée à la promotion de ce secteur, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a annoncé que 72 projets avaient été financés dans des wilayas pilotes, dans le cadre d’un programme soutenu par l’Union européenne et le PNUD.

Ce programme s’inscrit dans une démarche de co-construction d’une stratégie nationale pour le développement de l’ESS, visant l’intégration économique durable des jeunes et des femmes. « Nous voulons poser les fondements d’un modèle économique équilibré, équitable et durable, fondé sur les valeurs de solidarité, d’équité et de souveraineté sociale », a déclaré le ministre. Lancée dans plusieurs wilayas à titre expérimental, cette démarche a permis l’accompagnement de 742 porteurs de projets, ainsi que l’élaboration d’une première mouture du cadre réglementaire, en coordination avec les secteurs ministériels concernés.

Le ministre a insisté sur le fait que l’ESS n’est pas un concept importé : « Elle puise ses racines dans nos traditions communautaires, de la twīza à la zakat, du waqf aux coopératives et mutuelles ». Cette culture du partage et de l’entraide a été illustrée, selon lui, durant la crise du Covid-19, par une mobilisation citoyenne exceptionnelle, avec des milliers d’initiatives spontanées pour aider les familles les plus vulnérables.

L’ESS jouit d’une reconnaissance internationale grandissante, comme en témoignent des avancées significatives. En 2023, l’ONU a adopté une résolution cruciale la consacrant comme un véritable levier pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). De même, l’Organisation internationale du travail (OIT) avait déjà reconnu, en 2022, le rôle essentiel de l’ESS dans la création d’emplois décents et son appui à l’économie verte. Sur le plan national, l’État algérien a également mis en place une série de réformes structurantes pour soutenir cette dynamique. Un statut juridique pour l’auto-entrepreneur a été instauré en 2022, accompagné de mesures fiscales et parafiscales incitatives. Pour faciliter cette démarche, une agence spécialisée a été créée pour gérer cette activité, entièrement numérisée afin de simplifier l’enregistrement et l’affiliation à la sécurité sociale.

Fayçal Bentaleb a souligné que l’ESS ne s’oppose pas à l’efficacité économique et à la justice sociale ; au contraire, elle cherche à les concilier. « Ce secteur place l’humain au cœur de son modèle. Il vise à générer du profit, oui, mais aussi à maximiser l’impact social et environnemental », a-t-il déclaré. C’est pourquoi l’ESS est appelée à jouer un rôle essentiel : créer des emplois durables, valoriser les initiatives artisanales et culturelles, préserver le patrimoine matériel et immatériel, et intégrer l’économie informelle dans les circuits officiels.

Le ministre a exprimé l’ambition de voir l’ESS devenir l’un des piliers des politiques publiques de demain. « Nous ne voulons pas seulement soutenir l’ESS, nous voulons l’institutionnaliser, lui donner sa juste place dans l’architecture économique nationale ». L’État compte également sur ce secteur pour renforcer la résilience sociale, notamment en matière d’emploi des jeunes, de soutien aux femmes entrepreneures et de cohésion territoriale.

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