Des pêcheurs algériens bientôt en Mauritanie
L’Algérie et la Mauritanie ont mis en place une commission parlementaire afin de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture. Et en ce sens, des négociations « avancées» entre l’Algérie et la Mauritanie sont en cours pour baisser les droits d’accès des pêcheurs algériens aux eaux territoriales mauritaniennes, a indiqué le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Bidani, chez nos confrères de la radio nationale.
Pour le ministre en charge de ce secteur, il ‘y a des accords bilatéraux pour l’octroi de quotas de pêche à l’Algérie dans les eaux territoriales mauritaniennes, mais les pêcheurs algériens sont confrontés à des droits d’accès excessifs. Les négociations sont en cours pour faire baisser ces droits.
Selon le ministre, plusieurs opérateurs algériens sont déjà prêts pour aller aux eaux territoriales mauritaniennes dès qu’une solution est trouvée, afin d’acheminer sa production et la commercialiser sur le marché national.
« Les négociations avec la partie mauritanienne avancent très bien, et j’espère qu’il y aurait dans les prochaines jours une solution à cette question », a-t-il souligné.
Invité chez nos confrères, Bidani a aussi précisé que l’Algérie adopte une méthode scientifique pour doubler ses capacités de production halieutique, en misant sur l’aquaculture. En en cela, le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Bidani, a annoncé, que la campagne d’évaluation des ressources halieutiques, vient de se terminer. Il s’agira en premier, d’une base pour atteindre l’objectif de son département, qui est de doubler notre production annuelle de 100.000 à 200.000 tonnes, d’ici à 2030. Atteindre cet objectif suppose aussi la résolution de certains problèmes et contraintes, comme il l’a souligné.
S’agissant de notre production celle-ci est 100.000 tonnes de poisson pêchés chaque année sur nos côtes. Ce chiffre est loin d’être suffisant pour répondre à la demande du marché, en constante augmentation, surtout qu’il n’a pas évolué depuis plus de 30 ans, alors que le nombre de la population algérienne a presque doublé, idem pour la flotte de pêche.
Ces problématiques ne datent pas d’aujourd’hui. Elles sont liées à la ressource halieutique, dont dispose l’Algérie, mais également au développent du circuit de commercialisation qui été auparavant limiter pratiquement aux quatorze wilayas du littoral et qui ne l’est plus aujourd’hui, et ce, en raison de la modernisation de la chaine de froid, avec la disponibilité des camions frigorifiques, et de la chaine de distribution de manière générale
Afin de parer à cette situation qui impacte directement sur la disponibilité et les prix de ce produit, jugé très élevé par les consommateurs, le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques est en train d’appliquer une stratégie visant à doubler la production annuelle basée en partie sur le développement de l’aquaculture.
Interrogé sur les premiers résultats de la campagne d’évaluation des ressources halieutiques démersales, lancée au mois d’aout dernier, l’invité de la Radio Algérienne a fait savoir qu’elle a permis la réalisation de 90 tris de chalut, de 80 opérations de prélèvement de certains paramètres, telles que la température et la salinité, ainsi que l’observation de plus de 27.000 espèces de poissons.
Toutefois, Bidani a fait un constat plutôt alarmant par rapport aux captures moyennes (quantité moyenne de poissons ou d’autres espèces aquatiques capturées sur une période donnée ou dans un espace spécifique), qui sont, selon lui, en constante baisse tout le long du littoral algérien, estimé aujourd’hui à 2148 km, à l’exception d’El Kala et Ghazaouet, soit les deux extrêmes, Est et Ouest.
Concernant l’importation de navires d’occasion destinés à la grande pêche (plus de 40 mètres de longueur), le ministre a affirmé que le processus d’examen des dossiers a été entamé, soulignant que cette mesure permettra notamment de renforcer la présence des navires algériens en haute mer.
Il rappelé par ailleurs que le ministère avait mis en place une plateforme numérique afin de faciliter l’importation de moteurs d’occasion (moins de cinq ans) au profit des professionnels de la pêche, précisant que près de 40 % de la flotte de pêche en Algérie connaît des problèmes liés aux moteurs.
Parallèlement, Bidani a mis en exergue l’importance des projets lancés pour la construction de navires de pêche, faisant savoir que son département avait enregistré à ce jour neuf investissements dans ce domaine, permettant la mise en service de trois grands navires, tandis que la construction de 11 autres est en cours. Par ailleurs, le ministre a indiqué que l’Algérie cherche à augmenter sa part de thon rouge, qui a atteint cette année 2046 tonnes, soulignant aussi l’importance des projets d’engraissement en cours de lancement pour atteindre cet objectif.
Par Réda Hadi