02/05/2024
AFRIQUE

Développement de la filière Hydrogène vert Tunisie: Un potentiel d’exportation

L’Europe, qui mise beaucoup sur l’hydrogène vert en tant que vecteur d’énergie propre, vise à en importer 10 millions de tonnes d’ici 2030 et 40 millions de tonnes d’ici 2050. Pour la Tunisie, le potentiel d’exportation dans cette filière naissante est à soupeser.

L’hydrogène vert est une filière émergente qui suscite, aujourd’hui, beaucoup de réflexions dans plusieurs pays, surtout en Europe. Connu pour être un vecteur d’énergie propre, l’hydrogène vert peut être utilisé dans plusieurs secteurs, notamment l’industrie (par exemple, dans la production de l’ammoniaque), le transport (comme une source d’énergie pour les avions et navires à hydrogène) et l’énergie (pour augmenter la flexibilité du système électrique via le stockage). La filière est aujourd’hui au centre des débats sur l’environnement, parce qu’elle est considérée comme une solution alternative permettant de contribuer à la réduction des émissions des gaz à effet de serre et d’atteindre la neutralité carbone. Ainsi, dans ce contexte mondial où la demande en hydrogène devrait croître dans les prochaines années, la Tunisie s’est penchée sur une stratégie de développement de la filière.

Quel est le potentiel de la Tunisie en matière d’hydrogène vert ? Quelles sont les perspectives liées à cette filière ? Quels sont les marchés porteurs et cibles ? Dans l’optique d’apporter des éléments de réponse à ces questions, l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace) a consacré tout un débat sur la thématique qui a été organisé, en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann, à l’occasion de la tenue de ses rencontres mensuelles.

La proximité avec l’Europe, principal atout

Évoquant les atouts de la Tunisie en tant que producteur potentiel d’hydrogène vert, Amel Miled, ingénieur docteur en génie énergétique à l’Anme, a, en somme, fait savoir que la Tunisie peut se positionner sur ce marché et être un des principaux fournisseurs de l’Europe. Selon les données mentionnées par la panéliste, l’hydrogène vert représentera, d’ici 2050, 18% des besoins globaux en énergie dans le monde. Même si  le marché de l’hydrogène et ses dérivés demeure, à ce jour, infiniment réduit, la demande de ce type  d’énergie va connaître une croissance continuelle, au cours des prochaines décennies.

L’Europe, à elle seule, vise à importer 10 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030 et 40 millions de tonnes d’ici 2050. Il s’agit d’un des principaux marchés porteurs que la Tunisie peut cibler en tant que pays exportateur. A titre d’exemple, la stratégie de l’Allemagne qui vise à atteindre une capacité de production d’hydrogène de 5 GW, d’ici 2040, est largement fondée sur le développement de la production d’hydrogène à l’extérieur du pays. En ce sens, la production d’hydrogène vert en Tunisie tient son importance du potentiel d’exportation dans cette filière naissante.

En effet, outre la proximité avec l’Europe, la Tunisie dispose d’un autre atout, celui des énergies renouvelables. Avec un objectif de 35% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030, la Tunisie peut se positionner sur cette chaîne de valeur. La rentabilité de l’hydrogène vert devrait s’améliorer, à mesure que le pays avance vers cet objectif et peut même dépasser celle du gaz naturel avec 2 ou 3 euros par kilogramme à l’horizon 2035. De plus, le transport de l’hydrogène vert vers l’Europe peut être facilité grâce  aux gazoducs connectés à l’Italie.

«Il faut noter que le prix de l’hydrogène dépend des énergies renouvelables à partir desquelles il est produit mais aussi des zones où il est fabriqué. Par exemple, l’hydrogène produit à partir du photovoltaïque est moins cher que celui généré par l’éolien. Aussi, selon certaines études, le prix de l’hydrogène va diminuer à partir de 2025», a-t-elle précisé dans une déclaration accordée à La Presse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *