Impact de la guerre à Gaza sur les économies de l’Egypte, de la Jordanie et du Liban
Des milliards de pertes…
Les résultats préliminaires d’une nouvelle étude d’évaluation rapide publiée par le Programme des Nations Unies pour le développement et la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) ont révélé que le développement humain en Égypte, au Liban et en Jordanie devrait décliner en raison de la guerre contre Gaza.
Le système humanitaire à Gaza est sur le point de s’effondrer, mettant gravement en danger la vie de plus de 2,2 millions de personnes. Les répercussions de la guerre sur les pays voisins de la région entraîneront des revers sociaux et économiques à long terme.
Une fois que la guerre aura terminé son troisième mois actuel, les estimations préliminaires indiquent que 230 000 personnes supplémentaires tomberont dans la pauvreté dans les pays voisins, l’Égypte, la Jordanie et le Liban, d’ici la fin 2023, en raison du coût de la guerre en termes de perte de produit intérieur brutqui pourrait atteindre environ 10,3 milliards de dollars américains, soit 2,3% pour ces trois pays.
L’étude d’évaluation, intitulée « Les impacts socio-économiques attendus de la crise de Gaza sur les pays voisins», examine plusieurs facteurs d’impact régionaux potentiels, en s’appuyant sur les leçons tirées des conflits précédents dans la région, notamment L’invasion de l’Irak en 2003, la guerre à Gaza de 2008-2009 et la crise en Syrie qui fait rage depuis 2011.
Ces impacts comprennent, entre autres, l’évolution des prix du pétrole, les flux de réfugiés, les pressions sur la dette publique et l’espace budgétaire, le tourisme et le commerce. L’étude d’évaluation indique que ces facteurs d’impact doivent être soigneusement surveillés, car ils restent des sources de risque, même si leurs effets ne sont pas encore pleinement apparents à l’heure actuelle.
Les auteurs de l’étude d’évaluation rapide estiment que si la guerre se prolonge pendant plus de trois mois, les impacts sociaux et économiques sur les pays voisins s’intensifieront. Les estimations supérieures prévoient que prolonger la guerre au-delà de trois mois pousserait plus de 500 000 personnes dans la pauvreté et que les pertes totales de PIB atteindraient 18,0 milliards de dollars, soit 4,0 %, pour les trois pays réunis en 2024.
Pour Abdellah Al-Dardari, directeur du Bureau régional pour les États arabes du Programme des Nations Unies pour le développement, « comme ces pays étaient déjà confrontés à des défis économiques majeurs en raison des effets du Covid-19 et de l’ensemble des crises économiques mondiales, y compris celles provoquées par la guerre en Ukraine, nous ne devons pas oublier que les effets de la guerre en Ukraine Gaza sur le commerce, le tourisme et les moyens de subsistance, exacerbent les « vulnérabilités existantes et compromettent les modestes gains que ces pays ont pu obtenir dans leur cheminement vers la reprise et la remise de leur économie sur les rails ».
Les auteurs de l’étude ont utilisé des outils de modélisation économique pour simuler les effets de la guerre sur les pays voisins, en se concentrant principalement sur l’Égypte, la Jordanie et le Liban, ainsi que sur la Syrie, où les données étaient disponibles. Pour calculer les effets des facteurs d’impact, ils ont utilisé deux estimations de l’extension de la guerre : trois mois et six mois.
Cependant, les auteurs de l’étude préviennent que si la guerre étend sa portée géographique, ses effets s’intensifieront et deviendront plus prononcés. Ils appellent donc à des mesures urgentes pour renforcer la capacité des pays voisins touchés à faire face aux crises sociales et économiques, soulignant que la priorité doit être de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la guerre et mettre un terme aux destructions sionistes et aux souffrances des innocents à Gaza et le territoire palestinien.