Développement de l’agriculture saharienne: Les conditions de réussite «réunies»
Ces dernières années, l’Algérie a entrepris une transformation ambitieuse pour exploiter ses vastes richesses. Dans l’agriculture, un des secteurs phares de cette révolution économique, l’Etat s’est fixé un objectif stratégique, à même d’augmenter les surfaces cultivées dans le grand sud avec la mise en valeur de 500.000 ha.
Le développement de l’agriculture saharienne s’impose aujourd’hui comme une alternative pour contourner le phénomène de sécheresse qui s’est abattu sur la région nord du pays et la nécessité de prévenir les secousses du marché international des produits alimentaires.
D’Oued Souf à Ouargla, jusqu’à Ghardaïa et El-Menéa en allant vers Timimoun et Adrar jusqu’au fin fond du désert Illizi, l’agriculture saharienne est sortie de l’anonymat et elle redonne de l’espoir à un pays qui aspire à garantir sa sécurité alimentaire. C’est en quelque sorte, les propos du Professeur Tarik Hartani, Coordinateur de la commission de réflexion pour le développement des céréales, Chargé d’accompagner la mise en œuvre de la stratégie nationale 2024/2025.
En effet, celui-ci appuie le fait que les céréales sont un secteur des plus stratégiques, que l’Algérie a abordé avec une nouvelle vision, avec une nouvelle stratégie pour assurer notre sécurité alimentaire, et ce d’autant plus l’université s’implique.
Pour ce responsable qui s’est exprimé chez des confrères, le ministre de tutelle souhaite que l’université s’implique davantage dans le domaine de la sécurité alimentaire.
Selon les données du groupe d’experts, de chercheurs et de scientifiques, associés avec des spécialistes en ressources en eau, du transport et de l’énergie, chargé d’élaborer une vision d’ensemble et pragmatique du secteur agricole, il en ressort, que notre pays produit du blé, mais qu’il continue d’en importer à raison de 6 millions de tonnes /an, alors que notre production même excellente n’avoisine que 3 Millions/tonnes an. Une raison pour laquelle, les pouvoirs publics se sont tournés vers le Sud. Et pour cela, Hartani estime qu’il faudrait développer certains créneaux pour avoir plus de productivité à l’hectare. Pour le Directeur de l’ENSA, que ce soit au Nord ou au Sud, «nous pouvons améliorer notre production de blé». Pour cet expert, c’est en cela, que l’apport de l’université algérienne est essentiel.
Pour lui, développer l’agriculture saharienne, est abordable pour peu que « l’on sache utiliser les potentialités de nos scientifiques, de nos chercheurs pour améliorer nos performances. Par exemple, réunir les acquis scientifiques pour augmenter la production » Celui-ci a tout de même mis en relief, que « la filière céréalière, exige beaucoup d’eau ».
Or insiste Hartani, dans le Sud « nous devons adapter, notre méthode d’irrigation, en fonction de la nature des sols, en tenant compte de la particularité des sources albiennes qui sont différentes, dans le Sud ».
Outre cela, au Sud, « Il est envisagé des modèles agricoles de 500 ha, adaptés à la texture du sol, et au type d’eau, avec des organisations techniques spécifiques à chaque culture, et savoir en même temps associer deux types de cultures (blés et légumineuses) » a-t-il soutenu. Et en cela, il est primordial de revoir, le paysage agricole algérien. « Les pouvoirs publics entendent mettre tous les moyens pour développer la filière céréaliculture saharienne, tant qu’investissements, humains, scientifiques, techniques que logistiques » dit-il.
Pour lui au Sud, « il faut adapter le système de rotation de deux cultures, pour ne pas éroder les sols, pour un rendement durable de 2 productions/an, avec au préalable une étude approfondie des quantités d’eaux disponibles. Car les besoins sont estimés à 9 milliards de m3 d’eau) ».
Aussi, la recherche agronomique doit accompagner cette dynamique, est son concours pour la banque des semences est primordial. Ajoutant par ailleurs, que notre production doit s’adapter à notre manière de consommation. «Il faut que nous sachions nous adapter et préparer les semences adéquates pour chaque production » a-t-il affirmé. Sans oublier de rappeler, que la formation de nos agriculteurs aux nouvelles technique.
Pour conclure, il a affirmé que « nous pouvons atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, à condition de changer de paradigme et savoir combien on peut produire avec un M3 d’d’eau, et non plus juste se contenter de semer »
Par Réda Hadi