Électricité: Hausse de la demande de 5,4%
En 2024, l’Algérie a enregistré une hausse significative de la demande d’électricité, avec une augmentation de 5,4% par rapport à l’année précédente. Cette tendance s’inscrit dans une dynamique de croissance énergétique qui s’est intensifiée ces dernières années, en parallèle avec un développement économique rapide dans le pays.
Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Algérie figure parmi les pays africains connaissant les plus fortes hausses de la demande d’électricité, aux côtés de l’Égypte et de l’Afrique du Sud. En 2024, le pays a franchi un nouveau record de demande de pointe, atteignant plus de 19 GW le 17 juillet. Cette augmentation de la demande témoigne du besoin croissant en énergie sur le territoire national. Cette tendance devrait se poursuivre, avec une croissance annuelle moyenne estimée à 5,2% jusqu’en 2027, ce qui place l’Algérie parmi les pays aux besoins énergétiques les plus élevés du continent africain.
En matière de production d’électricité, l’Algérie reste largement dépendante de ses ressources en gaz naturel, qui représentent 99% de la production nationale. En 2024, la production d’électricité à partir de gaz a progressé de 4,7%, un rythme similaire à celui observé en 2023. Cette tendance devrait se maintenir, avec une croissance annuelle moyenne de 4,5% jusqu’en 2027. Toutefois, cette forte dépendance au gaz naturel soulève des enjeux de durabilité à long terme, particulièrement face aux défis climatiques mondiaux et à la nécessité de diversifier les sources d’énergie.
Bien que l’Algérie repose majoritairement sur le gaz, elle prend des initiatives pour diversifier son mix énergétique. En 2024, les énergies renouvelables ont représenté 1% de la production totale d’électricité, mais des efforts sont en cours pour accroître cette part. Le pays s’est fixé un objectif ambitieux de 15 GW de capacité de production d’énergie renouvelable d’ici 2035, un projet majeur pour le secteur énergétique national. Parmi les initiatives notables, le projet solaire de 3 GW, attribué en mars 2024, devrait permettre une augmentation significative de la capacité de production photovoltaïque. De plus, la production photovoltaïque solaire a enregistré une augmentation de 13% en 2024, avec une prévision de croissance de 22% par an jusqu’en 2027, illustrant le potentiel de développement du secteur.
L’Algérie a également investi dans la modernisation de son infrastructure électrique, avec une capacité installée dépassant les 25 GW. Parmi les projets majeurs, la mise en service partielle de la centrale à cycle combiné de 1,5 GW à Mostaganem, qui devrait être pleinement opérationnelle d’ici 2025, vient renforcer la capacité de production du pays. Ces projets visent à soutenir la demande croissante tout en améliorant l’efficacité et la stabilité du réseau électrique.
Dans une logique d’intégration régionale, l’Algérie explore également des projets de coopération internationale. Un protocole d’accord a été signé le 31 juillet 2024 entre Sonatrach, Sonelgaz et le groupe énergétique italien ENI pour étudier la faisabilité d’une interconnexion électrique entre l’Algérie et l’Italie. Ce projet pourrait ouvrir la voie à une coopération énergétique renforcée avec l’Europe et offrir de nouvelles perspectives pour l’exportation d’électricité.
Malgré ces efforts de diversification et de modernisation de l’infrastructure, l’Algérie reste confrontée à des défis importants. La forte dépendance au gaz naturel et la lente progression des énergies renouvelables soulignent la nécessité pour le pays de revoir rapidement son modèle énergétique. Pour atteindre ses objectifs ambitieux, il sera essentiel d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables et de renforcer la coopération internationale afin d’assurer une transition énergétique durable. Avec une demande en forte croissance et des projets d’envergure dans les énergies renouvelables, l’Algérie poursuit son chemin vers un avenir énergétique plus diversifié, tout en consolidant son rôle central dans l’approvisionnement en énergie de l’Afrique du Nord.
Par M A.