11/09/2024
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Exportation de l’hydrogène vert vers l’Europe: L’Algérie se positionne en leader

L’Algérie manifeste son ambition d’exporter de l’hydrogène vert vers l’Europe, dont le besoin prévu est de 10 millions de tonnes d’ici 2030. Cette demande est motivée par les efforts de l’Union européenne pour décarboner son économie, notamment dans les secteurs industriels énergivores. L’Algérie, avec ses vastes ressources en énergies renouvelables, se positionne comme un fournisseur clé pour répondre à cette demande croissante, a déclaré, jeudi dernier, Rabah Sellami, directeur de l’hydrogène et des énergies alternatives au Commissariat des énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, lors de son passage à la radio nationale.

L’invité de la rédaction, Rabah Sellami, a expliqué qu’en 2023, l’Algérie a élaboré une stratégie nationale visant à développer sa filière hydrogène vert. Cette stratégie, intégrée dans un plan énergétique plus large, met en avant le potentiel du pays à devenir un acteur majeur sur le marché mondial de l’hydrogène. Grâce à ses ressources naturelles et à ses infrastructures existantes, l’Algérie vise à fournir environ 10 % de la demande européenne en hydrogène vert. Cette position de fournisseur clé est soutenue par des investissements dans des technologies de production d’hydrogène vert et des partenariats avec des entreprises et des gouvernements européens.

Il a également souligné qu’une feuille de route détaillée a été établie pour atteindre les objectifs en matière d’exportation d’hydrogène vert et de décarbonation de l’économie. Cette feuille de route vise à augmenter la production d’hydrogène vert, avec un objectif de 1,2 million de tonnes d’ici 2040, principalement destiné à l’exportation vers l’Europe pour répondre à la demande croissante.

Pour soutenir cette production, l’Algérie prévoit de développer et d’améliorer ses infrastructures existantes, notamment ses pipelines de gaz naturel, et d’investir dans de nouvelles installations spécifiques à l’hydrogène, comme des électrolyseurs et des unités de stockage.

L’Algérie entend également renforcer ses partenariats avec des entreprises et des institutions européennes pour bénéficier de leur expertise technologique et de leur expérience en matière de projets d’hydrogène à grande échelle. En plus de l’exportation, le pays vise à produire environ 300 000 tonnes d’hydrogène vert et/ou bleu pour décarboner certains secteurs prioritaires de son économie, tels que la sidérurgie, la production d’ammoniaque et l’industrie du verre. Cette initiative contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir une économie plus durable.

Enfin, la mise en place d’un cadre réglementaire favorable et d’incitatifs financiers pour attirer les investissements nationaux et étrangers est également une priorité. Cela inclut des subventions pour les projets d’énergies renouvelables et des incitations fiscales pour les entreprises investissant dans la production et le transport d’hydrogène.

L’intervenant a évoqué le projet Corridor SudH2, le qualifiant d’élément central de cette stratégie. Ce projet est une initiative européenne visant à transporter de l’hydrogène vert depuis l’Algérie et la Tunisie vers l’Europe, notamment vers l’Allemagne. Ce pipeline de 3 300 km pourra transporter 4 millions de tonnes d’hydrogène par an, avec des infrastructures de stockage saisonnier pour gérer les fluctuations de la demande. Le Corridor SudH2 est crucial pour l’Algérie, car il lui offre un accès privilégié au marché européen de l’hydrogène.

Le projet pourrait utiliser les infrastructures gazières actuelles de l’Algérie ou nécessiter la construction de nouvelles installations. La collaboration avec les partenaires européens apportera une expertise technologique et une gestion de projets complexes, essentielles pour le succès de l’initiative. Le coût de l’hydrogène dépendra largement du coût de l’électricité renouvelable utilisée dans sa production, un domaine que l’Algérie cherche à optimiser.

Enfin, la stratégie nationale de l’Algérie pour l’hydrogène vert est ambitieuse et bien structurée. En se positionnant comme un fournisseur clé pour l’Europe et en investissant dans ses propres infrastructures et technologies, l’Algérie vise à jouer un rôle central dans la transition énergétique mondiale.

Par Mourad A.

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