Exportation d’électricité vers l’Europe: L’Algérie se positionne comme un fournisseur fiable
Forte d’un potentiel solaire exceptionnel et d’une volonté politique affirmée, l’Algérie trace sa voie vers une place centrale dans l’approvisionnement énergétique propre de l’Europe. Le projet de raccordement électrique entre l’Algérie et l’Italie, via un câble sous-marin d’une capacité de 2 gigawatts, marque une avancée stratégique dans cette dynamique, confirmée lors du forum international « Vers le Sud » à Sorrente, en Italie.
Ce projet colossal, baptisé Medlink, vise à transférer directement de l’électricité verte, essentiellement issue du solaire de l’Algérie vers l’Europe, renforçant la sécurité énergétique du continent tout en accompagnant sa transition vers un modèle bas carbone. Avec une capacité de 2000 mégawatts, il s’inscrit parmi les plus importants projets d’interconnexion en Méditerranée.« Ce projet symbolise le nouveau rôle de l’Algérie comme fournisseur fiable d’énergie propre en Méditerranée », a déclaré Mohamed Arkab, ministre algérien de l’Énergie et des Mines, en marge du forum.
La rencontre entre Mohamed Arkab et Nicola Monti, PDG de la société italienne Edison, a permis de poser les bases d’une collaboration renforcée autour de ce projet, mais aussi dans les domaines du gaz, de l’hydrogène vert, et des technologies énergétiques. Le partenariat repose sur une relation de confiance entre les groupes Sonatrach (Algérie) et Edison (Italie), consolidée par une vision commune d’un avenir énergétique durable.L’Algérie ambitionne de produire 15 000 MW d’énergie solaire d’ici 2035, dont 3200 MW sont déjà en cours de réalisation. Ce socle permettra non seulement d’alimenter sa consommation intérieure, mais aussi de garantir des exportations stables et durables vers l’Europe, à l’image du projet Medlink.
Outre l’Italie, l’Algérie prévoit des raccordements électriques vers la Libye, l’Égypte et la Mauritanie, renforçant sa position de pont énergétique entre les deux continents. Le projet Medlink s’intègre dans une stratégie euro-méditerranéenne plus large, notamment à travers le soutien algérien au Plan Mattei, une initiative italienne visant à reconfigurer les relations énergétiques Afrique-Europe.Le projet SoutH2 Corridor, lancé début 2025, vise à transporter de l’hydrogène vert algérien vers l’Europe via l’Italie. Soutenu par un accord signé à Rome, il renforce la diversification des exportations énergétiques algériennes et inscrit le pays dans la course mondiale à l’énergie décarbonée.En parallèle, l’Algérie développe également des infrastructures de dessalement pour faire face aux besoins en eau. La capacité actuelle atteint 3,7 millions de m³/jour, avec un objectif de 5,2 millions m³/jour d’ici 2030, soulignant l’intégration énergétique et hydrique dans une approche de développement durable global.
Avec le projet Medlink et une politique énergétique ambitieuse, l’Algérie s’impose comme un acteur stratégique dans la transition énergétique euro-méditerranéenne. Grâce à ses ressources naturelles, à son infrastructure grandissante et à des partenariats solides, elle se profile comme un fournisseur fiable et durable d’électricité verte pour l’Europe dans les années à venir.
Par Mourad A.
