18/09/2025
ACTUALITENATIONAL

Feux de foret durant l’été: Mobilisation exceptionnelle de la Protection civile

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Avec les risques d’incendies de forêts et de cultures qui s’intensifient, la Direction générale de la Protection civile a déployé des efforts sans précédent cette année. L’objectif est clair : assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens tout au long de l’été. Dès février, une stratégie nationale a été mise sur pied, combinant des ressources humaines et matérielles importantes, des technologies avancées, et une collaboration renforcée entre toutes les entités concernées.

La période critique allant de mai à fin octobre nécessite, selon le commandant Nassim Bernaoui, sous-directeur de l’information et des statistiques à la Protection civile, « un engagement constant, structuré et prévoyant ». Dès février, des réunions hebdomadaires avec les autorités locales et centrales ont permis de dresser une cartographie précise des risques, fondée sur les données des années précédentes et des prévisions météorologiques. « Nous avons travaillé à partir de cartes opérationnelles et de cartes des risques pour organiser nos moyens de manière ciblée », a expliqué le commandant sur le plateau de la télévision publique.

Le dispositif repose sur la mobilisation de plus de 19 000 agents qualifiés répartis sur 500 unités d’intervention, ainsi que sur 65 colonnes mobiles, dont certaines ont été redéployées dans des wilayas à forte densité forestière, comme Blida, Tizi Ouzou, Bouira ou Béjaïa. En parallèle, le nombre de postes avancés de renfort a été porté à six, contre cinq l’année précédente, avec des implantations stratégiques notamment à Kherrata, Chlef ou Sidi Bel Abbès. « Il s’agit de renforcer la capacité d’intervention initiale, car le facteur temps est déterminant dans la maîtrise des incendies », a souligné Nassim Bernaoui.

La lutte contre les feux ne se limite pas au sol. La Protection civile s’est également dotée d’un important arsenal aérien : des avions bombardiers d’eau de type AT-802 et BE-200, des hélicoptères Mi-26 à grande capacité (jusqu’à 15 000 litres), et des drones de surveillance permettent une détection rapide des foyers et une transmission instantanée des images aux centres de commandement. À ce titre, un centre de coordination aérienne a été mis en place pour assurer la synergie entre les aéronefs de la Protection civile, ceux affrétés par le ministère de l’Intérieur et ceux mis à disposition par l’Armée nationale populaire. « La transmission de l’information en temps réel est essentielle pour une prise de décision rapide et efficace », a insisté le commandant Bernaoui.

Protéger les récoltes, un impératif national

Face à l’augmentation des surfaces cultivées et à l’enjeu stratégique de la sécurité alimentaire, la Protection civile s’implique aussi activement dans la protection des récoltes agricoles. Des équipes mobiles, équipées de citernes, motopompes et extincteurs, sont déployées en soutien direct aux agriculteurs pendant la moisson, en collaboration avec les chambres agricoles et les directions de wilayas de l’agriculture. « Le danger s’est accru avec l’extension des surfaces cultivées, il fallait adapter nos dispositifs pour protéger les exploitations, en particulier les plus productives », a précisé Nassim Bernaoui.

Pas moins de 50 exercices nationaux, régionaux et locaux ont été organisés pour préparer les unités aux pires scénarios. Des manœuvres ont été réalisées dans des zones forestières escarpées, comme à Skikda et Jijel, afin de tester la coordination entre les différents intervenants, dans des conditions proches de la réalité. L’un de ces exercices, devenu presque prophétique, a vu ses moyens mobilisés immédiatement après sa clôture pour intervenir sur un incendie réel survenu au même endroit. « Ce fut une preuve concrète de l’utilité de notre préparation », a commenté fièrement le commandant. Au-delà des moyens opérationnels, la stratégie repose sur la responsabilisation du citoyen. Des campagnes de sensibilisation sont menées dans toutes les wilayas pour encourager le respect des règles de prévention, en particulier dans les zones forestières et agricoles. « Le citoyen est un acteur central de la prévention. Plus il respecte les consignes, moins le risque est grand, et moins la pression est forte sur les unités d’intervention », a-t-il souligné.

Enfin, l’efficacité du dispositif repose sur une coordination exemplaire entre la Protection civile, les forêts, les forces de sécurité, la météorologie et la société civile. Des plateformes numériques partagées permettent une réception instantanée des bulletins météorologiques spéciaux, qui déclenchent automatiquement des mesures d’alerte et de mobilisation. Des conventions de coopération sont également en cours avec des pays voisins comme la Tunisie et l’Italie, dans le cadre d’échanges de formation, de simulation et de mutualisation des expertises. Alors que l’Algérie entre dans le pic de la saison estivale, la vigilance reste de mise. Grâce à cette mobilisation anticipée, multisectorielle et technologique, la Protection civile espère limiter les dégâts causés par les incendies et autres risques saisonniers. Un défi que l’institution compte relever avec rigueur et détermination, tout en appelant chaque citoyen à être un maillon actif de la chaîne de prévention. « La sécurité est l’affaire de tous. Nos moyens sont importants, mais sans la vigilance du citoyen, ils ne suffisent pas », a conclu le commandant Nassim Bernaoui.

Par Sirine  R

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