Frappes américaines sur l’Iran: Le pétrole en hausse et les inquiétudes persistent
Donald Trump a annoncé tôt ce dimanche 22 juin que les États-Unis ont mené une attaque « très réussie » sur trois sites nucléaires iraniens, larguant une « charge complète de bombes » sur celui de Fordo. Ces frappes auront des « conséquences éternelles », a prévenu Téhéran, qui a lancé plusieurs dizaines de missiles ciblant l’entité sioniste. Et même si Washington assure ne pas être en guerre contre l’Iran, les bourses mondiales ont montré leurs inquiétudes, et les cours du pétrole ouvrent en hausse ce dimanche.

Selon des analystes, le prix du pétrole devrait grimper de 3 à 5 dollars par baril et la prime de risque sur l’offre s’accentue. Les hausses pourraient s’accélérer uniquement si l’Iran riposte fortement et provoque une perturbation majeure de l’approvisionnement. Les analystes redoutent un lundi noir, bien que les conditions d’approvisionnement actuellement stables et la disponibilité de capacités de production excédentaires parmi d’autres membres de l’OPEP, ont limité la hausse du pétrole.
Pourtant « Un bond du prix du pétrole est attendu», a déclaré Jorge Leon, responsable de l’analyse géopolitique chez Rystad et ancien responsable de l’OPEP. « Même en l’absence de représailles immédiates, les marchés devraient intégrer une prime de risque géopolitique plus élevée», a-t-il dit.
Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, estime pour sa part que le brut pourrait ouvrir avec une hausse de 4 à 5 dollars, avec la possibilité que certaines positions longues soient débouclées.
Or ce que craignent surtout les marchés, c’est la clôture du détroit d’Ormuz, point d’étranglement le plus vital du monde pour le transit du pétrole. Environ un cinquième du pétrole brut de la planète passe par ce canal qui ne fait que 40 km de large en son point le plus étroit.
Or, ce que l’on redoutait est arrivé : le Parlement iranien a approuvé, dimanche, la fermeture du détroit d’Ormuz, selon le major général Esmaeil Kowsari, cité par le média iranien Press TV.
En effet, les parlementaires iraniens auraient voté en faveur de cette fermeture stratégique, selon des informations rapportées par les médias d’État iraniens et relayées par Reuters.
Il revient désormais au Conseil national de sécurité iranien de prendre la décision finale quant à une fermeture militaire du détroit, ce qui impliquerait directement les Gardiens de la Révolution et le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Situé entre Oman et l’Iran, ce détroit est la voie d’accès la plus importante au monde pour le transport maritime de pétrole. La république islamique serait la première affectée et entraînerait le monde entier dans son sillage. 21% de la consommation mondiale de l’or noir et un quart des échanges de gaz naturel liquéfié (GNL) transitent par ce passage, selon l’Agence d’information de l’énergie (EIA). Dans le détail, «20 millions de barils de pétrole sont transportés chaque jour» via le détroit d’Ormuz, précisent Carsten Fritsch et Barbara Lambrecht, deux spécialistes de Commerzbank.
Il faut se souvenir qu’un haut responsable iranien a déclaré le 19 juin que le pays pourrait fermer le détroit d’Ormuz pour riposter contre ses ennemis, bien qu’un autre député ait précisé que cela ne se produirait que si les intérêts vitaux de Téhéran étaient menacés. Précision de taille depuis le début du conflit le 13 juin, avec des frappes israéliennes sur les sites nucléaires iraniens et des missiles iraniens touchant des bâtiments à Tel Aviv, le Brent a progressé de 11% et le WTI d’environ 10%.
Par Réda Hadi