28/04/2025
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Gaz naturel, électricité, EnR, Hydrogène vert… La stratégie de l’Algérie présentée en Italie

L’Algérie souhaite maintenir sa position en tant qu’acteur stratégique sur le marché mondial de l’énergie. Elle compte sur le renforcement de sa coopération avec ses partenaires, dont l’Italie, ainsi que sur l’augmentation de sa production nationale de gaz naturel.

C’est ce que le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, Mohamed Arkab, a annoncé mardi à la ville de Ravenne, en Italie, à l’ouverture des travaux de la Conférence et de l’Exposition Méditerranéenne de l’Énergie OMC Med Energy 2025. Dans son discours d’ouverture, le ministre a souligné le caractère stratégique de cet événement face aux défis économiques, climatiques et géopolitiques actuels, en mettant en avant la solidité des relations algéro-italiennes, et l’importance de cette manifestation pour renforcer le partenariat bilatéral et construire un avenir énergétique intégré et durable dans la région méditerranéenne. Mohamed Arkab a présenté les principaux axes de la stratégie nationale en matière d’énergie, à savoir : renforcer la production nationale, garantir la sécurité d’approvisionnement énergétique, et réduire l’empreinte carbone. À ce titre, il a dévoilé un programme d’investissement visant à porter la production de gaz à plus de 200 milliards de mètres cubes par an, avec une part importante réservée à l’exportation, afin de maintenir la position de l’Algérie en tant qu’acteur stratégique sur le marché mondial de l’énergie.

Intégrer 30% d’EnR dans le mix énergétique d’ici 2035

Le ministre a également affirmé l’ambition de l’Algérie d’intégrer 30 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique national d’ici 2035, à travers un programme de production de 15 000 mégawatts d’énergie solaire photovoltaïque, dont la première phase a été lancée en 2024 avec une capacité de 3 200 mégawatts.

Dans le cadre de la transition énergétique, Arkab a mis en lumière l’engagement de l’Algérie à développer l’hydrogène vert via le projet SouthH2 Corridor, destiné à transporter de l’hydrogène propre vers l’Europe, notamment vers l’Italie et l’Allemagne, dans le cadre de partenariats innovants et durables. Un autre projet de grande importance est également prévu. Il s’agit du projet Medlink, qui vise à créer un câble électrique sous-marin haute tension reliant l’Algérie à l’Italie, proposé comme projet d’intérêt commun à la Commission européenne. Le ministre d’Etat a mentionné l’accord l’accord trilatéral signé entre Sonelgaz, Sonatrach et Eni pour l’exportation d’électricité verte vers l’Europe, précisant que ces initiatives renforcent la position de l’Algérie en tant que fournisseur fiable et diversifié d’énergie. Dans son intervention, le ministre a fait état des programmes de connexion du réseau électrique algérien avec les pays voisins, tels que la Libye, l’Égypte, la Mauritanie et les pays du Sahel, consolidant ainsi le rôle de l’Algérie en tant que pôle énergétique régional reliant l’Afrique à l’Europe.

Garantir la sécurité énergétique à long terme

Le ministre a également pris part à la session plénière d’ouverture de la conférence, placée sous le thème : « Scénarios énergétiques – Approche institutionnelle et partenariale ». Il y a présenté les fondements de la politique nationale dans les domaines de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables. « Cette politique vise à garantir la sécurité énergétique à long terme, à soutenir l’activité économique par la mise à disposition de ressources énergétiques et minières, et à contribuer au financement de l’économie nationale, tout en préparant l’ère post-hydrocarbures », a-t-il expliqué, insistant sur l’urgence de la transition énergétique, fondée sur l’intégration des énergies renouvelables et la rationalisation de la consommation, pour préserver les ressources au profit des générations futures. Cette stratégie repose notamment sur l’élargissement des réserves d’hydrocarbures, la valorisation de plus de 50 % de la production brute, ainsi que le développement de grands projets miniers concernant des minerais stratégiques comme le fer, les phosphates, le zinc, le lithium et l’or. Le ministre a également souligné la nécessité de diversifier le mix énergétique à travers les énergies renouvelables et l’hydrogène, en valorisant la recherche scientifique, les technologies modernes, la numérisation et l’intelligence artificielle.

En réponse aux questions des participants, M. Arkab a précisé que l’Algérie ne considère pas le gaz naturel uniquement comme une ressource économique, mais aussi comme un levier essentiel de la transition énergétique. Il a souligné l’importance de la complémentarité entre le gaz et les énergies renouvelables pour assurer la sécurité et la flexibilité du système énergétique méditerranéen.

En conclusion de sa participation, Le ministre a réaffirmé le soutien total de l’Algérie à l’initiative italienne du Plan Mattei, exprimant la volonté de l’Algérie de collaborer avec l’ensemble de ses partenaires pour bâtir un système énergétique méditerranéen équitable, inclusif et durable, mettant l’humain, le climat et le développement au cœur de ses priorités.

Par Sirine R.

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