Gaz naturel: L’Algérie conforte sa place de second fournisseur de l’UE
Malgré une conjoncture énergétique en pleine mutation, l’Algérie confirme sa place stratégique sur le marché européen du gaz naturel. Au premier trimestre 2025, elle a représenté 19,4 % des importations de gaz naturel en état gazeux de l’Union européenne, se plaçant au deuxième rang derrière la Norvège (52,6 %) et devant la Russie (11,1 %). Ce positionnement réaffirme le rôle central de l’Algérie en tant que fournisseur fiable et constant pour l’Europe, notamment via les gazoducs reliant le Sud du continent au bassin méditerranéen.
Cette performance intervient dans un contexte de recomposition du paysage énergétique européen, marqué par une évolution contrastée des flux d’importation. Selon les données Comext d’Eurostat pour le 1er trimestre 2025, la valeur totale des importations énergétiques de l’UE a légèrement progressé de 0,3 % pour atteindre 95,3 milliards d’euros au 1er trimestre 2025, tandis que le volume importé a en revanche reculé de 3,9 %, s’établissant à 176,4 millions de tonnes. Le recul le plus notable concerne le pétrole, dont les importations ont chuté de 11,9 % en valeur et de 8,0 % en volume sur un an. Même les moyennes mensuelles du trimestre montrent une tendance baissière, avec un repli de 9,4 % en valeur et de 7,1 % en volume par rapport à 2024. Les principaux fournisseurs dans ce segment restent les États-Unis (15,0 %), la Norvège (13,5 %) et le Kazakhstan (12,7 %).
En revanche, le gaz naturel sous forme liquéfiée (GNL) connaît une véritable envolée. Sur un an, ses importations ont bondi de 45,3 % en valeur et de 12,1 % en volume. En comparant les moyennes mensuelles, la hausse atteint même 55,0 % en valeur et 24,7 % en volume. Le GNL s’impose de plus en plus comme une alternative de flexibilité et de sécurité pour l’approvisionnement européen. Les États-Unis dominent largement ce marché, assurant 50,7 % des importations de GNL, loin devant la Russie (17,0 %) et le Qatar (10,8 %).
Le gaz naturel en état gazeux, bien que moins dynamique en volume (-12,1 %), affiche une hausse de 19,0 % en valeur, ce qui traduit une pression accrue sur les prix. La baisse du volume importé dans cette catégorie, conjuguée à la montée en puissance du GNL, montre un rééquilibrage progressif des sources et des formes d’approvisionnement. Dans cet environnement tendu, l’Algérie tire son épingle du jeu en conservant une position robuste et stratégique. Ses infrastructures de transport, sa proximité géographique et ses relations contractuelles stables avec les partenaires européens lui permettent de sécuriser des parts de marché importantes, même face à la concurrence croissante du GNL américain.
Par M. A.
