GNL: L’Algérie demeure un fournisseur clé sur le marché mondial
L’Algérie, acteur majeur du marché mondial du gaz, continue d’occuper une position stratégique dans l’approvisionnement énergétique de l’Europe, notamment en Espagne, malgré un contexte marqué par des fluctuations de la demande et une concurrence croissante. Entre défis et opportunités, le pays doit naviguer entre la diminution des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) et les tensions géopolitiques qui redéfinissent le paysage énergétique mondial. Cette situation souligne l’importance pour l’Algérie de renforcer ses infrastructures et de maintenir des partenariats solides avec ses principaux clients européens.
Les importations de gaz de l’Espagne pour les neuf premiers mois de 2024 ont enregistré une baisse de 15 % par rapport à la même période en 2023, selon des données de la plateforme spécialisée « Attaqa.net ». Cependant, l’Algérie demeure un acteur majeur en tant que principal fournisseur de l’Espagne, renforçant ainsi son rôle stratégique dans l’approvisionnement énergétique du pays. En dépit de la réduction globale des importations de gaz, qui sont passées de 302,3 TWh à 257,29 TWh entre janvier et septembre 2024, l’Algérie a livré un volume total de 93,97 TWh, confirmant ainsi sa place dominante. Cette prépondérance s’explique par des relations historiques solides entre les deux pays, notamment grâce à des infrastructures clés comme les gazoducs reliant l’Algérie à l’Europe.
L’année 2024 a été marquée par une transformation progressive des habitudes d’importation de gaz en Espagne, où le gaz naturel liquéfié (GNL) a représenté 62 % des importations totales, tandis que le gaz transporté par pipeline a constitué les 38 % restants. Bien que l’Algérie continue d’exceller dans ces deux segments, elle a observé une légère diminution de ses exportations par rapport à 2023, avec 6,779 TWh de gaz naturel exporté en septembre et 2,94 TWh de GNL. Malgré cela, l’Algérie a maintenu 37,5 % de parts de marché, devançant largement d’autres exportateurs comme les États-Unis et la Russie.
Cependant, les exportations de GNL algérien ont connu une baisse notable au troisième trimestre de 2024, enregistrant une chute de 28 % par rapport à l’année précédente. Les livraisons sont passées de 3,64 millions de tonnes en 2023 à 2,63 millions en 2024, marquant ainsi le niveau le plus bas depuis le début de l’année. Les exportations de la station d’Arzew ont notamment été affectées, tandis que l’unité de Skikda a réussi à maintenir un rythme plus stable. Globalement, sur les neuf premiers mois de 2024, les exportations de GNL ont reculé de 10,7 %, illustrant une tendance à la contraction qui s’est accentuée au fil des trimestres.
Le marché du GNL algérien est dominé par la Turquie, premier importateur avec près de 0,93 million de tonnes au troisième trimestre de 2024, suivie par la France, qui a également renforcé ses importations. L’Espagne, quant à elle, a drastiquement réduit ses achats de GNL algérien, passant à 0,29 million de tonnes, témoignant d’un réajustement dans ses relations commerciales avec l’Algérie.
Face à ces dynamiques, l’Algérie est confrontée à des défis majeurs pour stabiliser ses exportations et maintenir son influence sur le marché mondial du GNL. Des facteurs tels que les fluctuations de la demande, les opérations de maintenance sur les infrastructures, notamment le gazoduc Medgaz, et la montée en puissance des énergies renouvelables en Europe redéfinissent les équilibres du marché. L’Algérie doit adapter sa stratégie pour répondre à ces changements et consolider ses partenariats, en particulier avec les pays européens qui restent des débouchés cruciaux. Les mois à venir seront déterminants pour savoir si l’Algérie parviendra à surmonter ces défis et à réaffirmer sa position dans le paysage énergétique mondial.
Par Mourad A.