15/05/2025
ACTUALITENATIONAL

Incendies agricoles, accidents de la route, saison estivale 2025… La protection civile affine sa stratégie

À l’approche de la saison estivale 2025, l’Algérie se prépare avec rigueur pour faire face aux défis des incendies agricoles, des feux de forêts, des accidents de la route et des dangers liés à la baignade. La Direction générale de la Protection civile affiche sa mobilisation totale, articulant ses actions autour d’une stratégie renforcée par des moyens humains et matériels, un saut technologique majeur, une coopération régionale active, et une anticipation accrue des défis climatiques.

La campagne nationale de prévention estivale, qui débute officiellement le 1ᵉʳ mai 2025, intègre un large éventail de risques saisonniers. En plus des feux de forêts et des incendies agricoles, la stratégie cible les accidents de la circulation et les noyades, notamment en zones balnéaires et rurales. Cette approche holistique renforce la résilience des territoires face aux menaces croissantes de l’été. Lancée dès le 22 avril à partir d’Adrar, la campagne de sensibilisation auprès des agriculteurs dans le sud du pays s’inscrit dans cette logique de protection préventive. L’objectif est clair : « Faire de l’agriculteur un acteur central de la chaîne de prévention, en le dotant des connaissances nécessaires avant, pendant et après la récolte », a souligné le colonel Farouk Achour, inspecteur à la direction générale de la Protection civile lors de son intervention sur la « Chaîne I » de la radio nationale. Grâce à cette approche proactive, les résultats sont encourageants : les incendies agricoles ont connu une baisse significative de 27 % en 2024 par rapport à 2023. Face à l’extension rapide des surfaces agricoles dans les wilayas du Sud, la Protection civile mise sur la formation de terrain et des actions concrètes pour accompagner les agriculteurs dans la sécurisation de leurs investissements.

Dans un souci d’efficacité et de modernité, la Protection civile a entrepris une véritable révolution technologique. L’utilisation de plateformes numériques et de solutions basées sur l’intelligence artificielle permet aujourd’hui un traitement instantané des données de terrain, optimisant ainsi les délais d’intervention. « Grâce aux nouvelles technologies, nous avons pu gérer plus de 1,2 million de demandes de secours en 2024, soit une intervention toutes les 30 secondes », a précisé le colonel inspecteur. Ce système de gestion avancé permet une cartographie en temps réel des risques et une réactivité sans précédent. Le déploiement de moyens matériels modernes s’accompagne d’un renforcement des ressources humaines spécialisées. En plus des nouvelles unités mobiles mises en service pour répondre aux besoins des zones enclavées ou à fort risque, la Protection civile a renforcé ses capacités en matière de lutte contre les incendies de forêt. Le nombre de brigades spécialisées est passé de 5 à 6 brigades régionales en 2025. Le colonel Achour a également souligné : « Nous avons investi dans l’acquisition de nouveaux camions d’intervention adaptés aux forêts, ainsi que dans la formation de plongeurs spécialisés, désormais présents même dans les wilayas du Sud, auparavant non couvertes ». Ce dispositif vise une couverture plus équilibrée et un temps de réponse optimal sur tout le territoire.

Au-delà du territoire national, l’expertise algérienne en matière de protection civile séduit à l’échelle régionale. En 2024, l’Algérie a formé 24 officiers issus de 12 pays arabes dans la gestion des feux de forêts et la coordination des opérations terrestres et aériennes. « La protection civile algérienne est aujourd’hui reconnue pour son expérience et son savoir-faire, notamment dans la gestion intégrée des risques naturels », s’est félicité Farouk Achour. Cette coopération témoigne du rôle croissant de l’Algérie dans les initiatives régionales de sécurité civile.

Malgré les avancées, le colonel Achour a rappelé que la vigilance reste de mise : « Le changement climatique impose de revoir sans cesse nos stratégies. Chaque année, la température augmente, rendant notre mission plus complexe ». La stratégie adoptée pour 2025 repose donc sur une approche résolument préventive, basée sur l’anticipation des risques, la présence permanente sur le terrain, et l’intégration de solutions technologiques de pointe. La priorité est donnée à la réduction des délais d’intervention, à la coordination des efforts intersectoriels et à la formation continue des équipes pour faire face aux risques naturels et humains de plus en plus intenses.

Par Mourad A.

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