«L’Algérie n’a aucune dette envers les hôpitaux français»
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a clarifié une question importante concernant les soins médicaux des Algériens à l’étranger. Dans une interview accordée à la presse, il a affirmé que l’Algérie ne possède aucune dette envers les hôpitaux français, réfutant ainsi les rumeurs persistantes relayées par certains médias. Cette déclaration intervient alors que des débats persistants sur ce sujet continuent de circuler dans les médias.
Le recours aux soins médicaux à l’étranger, un sujet complexe tant sur le plan économique que politique, demeure une pratique courante pour l’Algérie. En effet, l’Algérie envoie ses patients dans plusieurs pays, tels que l’Italie, la Belgique, la Turquie et la Jordanie, afin de bénéficier de traitements spécialisés ou de soins qui ne sont pas toujours disponibles localement. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de contrats conclus avec des établissements hospitaliers étrangers, garantissant ainsi une prise en charge des patients selon des critères précis. Toutefois, comme l’a souligné le ministre Bentaleb, cette tendance a diminué ces dernières années, avec une réduction des pathologies traitées à l’étranger, passant de six à cinq. Cette évolution témoigne non seulement de l’amélioration des capacités du système de santé algérien, mais aussi d’un investissement croissant dans le secteur sanitaire local, visant à réduire la dépendance vis-à-vis des soins étrangers.
En parallèle, la question des dettes de l’Algérie envers les hôpitaux français a alimenté de vives polémiques, notamment dans certains médias français. Ces derniers ont évoqué un retard de paiement concernant les soins médicaux dispensés aux ressortissants algériens. Toutefois, ces accusations ont été vigoureusement réfutées par les autorités algériennes, qui insistent sur le fait qu’elles ont toujours honoré leurs engagements financiers. Le gouvernement algérien a notamment démenti l’existence d’une dette substantielle envers les hôpitaux français. En effet, entre 2010 et 2019, l’Algérie a versé plus de 93 millions d’euros aux hôpitaux français pour les soins dispensés à ses ressortissants. Ce montant a continué d’augmenter entre 2020 et 2024, atteignant plus de 23 millions d’euros. Ces paiements ont été réalisés dans le cadre de conventions bilatérales, telles que la convention algéro-française de sécurité sociale, qui régit les soins de santé transfrontaliers. De plus, l’Algérie a toujours été disposée à régler ses factures, mais elle insiste sur la nécessité que les soins soient correctement justifiés. Le président, Abdelmadjid Tebboune, a précisé que le montant des arriérés relatifs aux soins médicaux ne dépasse pas 2,5 millions d’euros, un chiffre bien inférieur à celui avancé par certains médias.
Face à ces tensions, l’Algérie a pris la décision de ne plus envoyer ses malades en France. Désormais, les patients algériens se rendent dans d’autres pays européens, notamment en Italie, en Belgique et en Turquie, avec lesquels des accords de coopération ont été signés pour la prise en charge des malades. Cette décision, bien qu’économique, revêt également une forte symbolique : elle marque la volonté de l’Algérie de ne plus dépendre des structures sanitaires françaises, notamment à la suite des polémiques récurrentes sur les dettes. Le président Tebboune a d’ailleurs affirmé que cette nouvelle orientation répondait également aux « tracasseries administratives » et aux tensions politiques qui ont marqué les relations bilatérales, en particulier concernant les accusations de non-paiement. De ce fait, l’Algérie cherche à renforcer sa coopération avec d’autres partenaires européens tout en investissant dans l’amélioration de ses infrastructures sanitaires locales, afin de réduire le besoin d’évacuer ses malades à l’étranger. En parallèle, avec l’amélioration des capacités de soins en Algérie, le pays espère également diminuer son recours aux soins à l’étranger. Les autorités algériennes mettent en avant leurs efforts pour moderniser les hôpitaux locaux et renforcer la formation des professionnels de santé. Ces initiatives devraient permettre à l’Algérie de traiter une plus grande variété de pathologies sur son territoire, limitant ainsi la nécessité d’envoyer des patients à l’étranger pour des traitements.
Par M. A.