21/01/2025
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L’Algérie progresse dans les énergies renouvelables

L’Algérie, consciente de la nécessité de diversifier ses sources d’énergie, a fait des énergies renouvelables un axe central de sa stratégie pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Dans ce cadre, le gouvernement met en œuvre des politiques visant à favoriser l’intégration du contenu local dans les projets d’énergies renouvelables. Depuis quelques années, une législation impose aux projets d’inclure au moins 35 % de contenu local, afin de stimuler l’économie nationale. Selon Boukhalfa Yaici, directeur général de Green Energy Cluster Algeria, certains projets ont même réussi à atteindre un taux de 54 % de contenu local.

Lors de son intervention sur un plateau de la télévision publique, Boukhalfa Yaici a souligné que cette mesure a pour objectif de promouvoir l’industrie nationale, de créer des emplois et de limiter les importations. Elle repose sur l’amélioration des capacités industrielles locales, le développement de la chaîne de valeur, ainsi que le transfert de technologies et de compétences via des partenariats avec des entreprises internationales. «L’État algérien soutient également cette transition en fournissant des financements et en lançant des programmes de formation», a-t-il ajouté. Cependant, des défis subsistent, notamment les coûts élevés des matériaux locaux, le manque de personnel qualifié dans certaines technologies spécifiques et le besoin de développer des infrastructures de production locales adaptées aux exigences du secteur des énergies renouvelables.

Dans un effort pour structurer et mieux coordonner ses initiatives, l’Algérie a mis en place une autorité unique responsable de la supervision des projets d’énergies renouvelables. «Cette autorité facilite la coordination des efforts et la gestion des initiatives», a précisé l’intervenant. Des personnalités clés, telles que le professeur Yassa, ont été désignées pour diriger cette transformation. L’objectif de l’Algérie est de produire 15 000 MW d’énergie renouvelable d’ici 2035, avec déjà 3 200 MW atteints. Une priorité essentielle de ces projets est leur intégration au réseau électrique national, avec une première production attendue pour 2025. L’Algérie met également un accent particulier sur l’énergie solaire, notamment pour soutenir les projets agricoles dans le sud du pays. Parallèlement, elle s’efforce de renforcer les infrastructures reliant les zones de production d’énergie aux zones de consommation. Le DG de Green Energy Cluster Algeria a également évoqué le développement de l’énergie éolienne pour compléter l’énergie solaire, permettant ainsi une production continue 24h/24 grâce à la complémentarité des deux sources d’énergie.

Le pays privilégie aussi la recherche et l’innovation, en collaborant avec des institutions internationales pour développer des technologies solaires adaptées au contexte algérien. « Cette approche vise à intégrer les résultats scientifiques dans des applications industrielles concrètes », a-t-il expliqué. En outre, la diaspora algérienne est sollicitée pour contribuer au développement des énergies renouvelables, soit par des investissements, soit par le transfert de savoir-faire.

Dans le cadre de projets stratégiques, l’Algérie développe le corridor énergétique « South-H2 », reliant le pays à l’Europe via la Tunisie et l’Italie. L’objectif est d’exporter 4 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030, en utilisant les infrastructures existantes pour réduire les coûts et accélérer le développement. «Des projets pilotes sont déjà en cours pour positionner l’Algérie comme un acteur majeur dans le domaine de l’hydrogène vert, ce qui pourrait potentiellement remplacer une partie des exportations de gaz naturel par de l’hydrogène», a-t-il ajouté.

Enfin, pour soutenir cette transition énergétique, des formations spécialisées sont proposées dans les universités et centres techniques afin de répondre aux besoins croissants du secteur. L’Algérie met également l’accent sur la création d’emplois pour les diplômés dans les projets liés aux énergies renouvelables. Parallèlement, une stratégie industrielle intégrée est en place, avec la création de zones industrielles dédiées. Ces zones permettront de regrouper les acteurs du secteur, de réduire les coûts de production et de favoriser une plus grande compétitivité ainsi qu’une création de valeur ajoutée.

Par Mourad A.

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