21/01/2025
ACTUALITENATIONAL

L’Algérie renforce ses stocks stratégiques en blé

Une augmentation notable des stocks stratégiques en céréales est prévue pour la campagne 2024/2025, avec des réserves de blé atteignant 6,9 millions de tonnes, réparties entre les installations publiques et privées, selon le dernier rapport du département américain de l’agriculture (USDA), publié le 1er octobre.

Cette politique de stockage a été renforcée suite à la pandémie de Covid-19 et aux perturbations du commerce mondial provoquées par la guerre en mer Noire. Face à ces défis, le ministère de l’Agriculture algérien a pris des mesures pour augmenter les capacités de stockage des céréales, visant à atteindre 9 millions de tonnes d’ici la fin de 2024. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à garantir la sécurité alimentaire et à se prémunir contre d’éventuelles crises économiques ou climatiques.

L’Algérie, l’un des plus grands consommateurs de blé en Afrique du Nord, subventionne largement la production de pain, avec un prix fixé à environ 10 centimes de dollar pour une baguette. Cependant, afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, le gouvernement a encouragé la population à réduire sa consommation de pain. Malgré ces efforts, la consommation de blé continue de croître, l’USDA estimant qu’elle atteindra 11,2 millions de tonnes en 2023/24 et 11,35 millions de tonnes en 2024/25.

Parallèlement, la production nationale de blé reste «insuffisante» pour couvrir la demande intérieure. Les terres agricoles consacrées aux céréales s’étendent sur environ 3,069 millions d’hectares, dont 1,6 million pour le blé dur et 1 million pour l’orge. Toutefois, les conditions climatiques, notamment la sécheresse persistante dans l’ouest du pays, compromettent régulièrement les récoltes, entraînant une dépendance accrue aux importations.

Pour l’année 2023/24, les importations de blé devraient dépasser les 9 millions de tonnes, une tendance qui devrait se maintenir, malgré une amélioration progressive de la production locale, indique l’USDA dans son rapport. Ces importations massives sont en partie motivées par la stratégie du gouvernement de constituer des stocks pour prévenir les pénuries et stabiliser le marché intérieur.

Les importations de blé dur, bien que moins importantes que celles de blé tendre, restent cruciales pour la stabilité du secteur agroalimentaire.Afin de réduire cette dépendance, le gouvernement algérien a lancé des projets ambitieux pour étendre les surfaces cultivées, notamment dans les régions désertiques du sud. D’ici 2028, un million d’hectares supplémentaires seront consacrés à la culture des céréales, dont 500 000 hectares pour le blé et l’orge. Cette expansion s’inscrit dans un vaste plan de développement agricole visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire et à réduire la facture des importations.

L’Algérie a également intensifié ses efforts pour diversifier ses sources d’approvisionnement en blé, en augmentant ses importations depuis la Russie, le Canada et le Mexique. Grâce à des réformes, telles que l’assouplissement des normes sur le blé importé, le pays a élargi son marché à de nouveaux fournisseurs. Cette diversification est cruciale pour répondre aux besoins du pays face aux fluctuations du marché mondial.

En conclusion, bien que l’Algérie progresse significativement dans l’augmentation de sa production céréalière et la constitution de stocks stratégiques, elle reste dépendante des importations pour satisfaire une demande intérieure croissante. Les politiques gouvernementales, visant à renforcer la production nationale et à améliorer les infrastructures de stockage, constituent des étapes essentielles pour garantir la sécurité alimentaire et réduire la vulnérabilité aux crises internationales. Cependant, des défis climatiques et économiques persistent, nécessitant des efforts constants pour assurer la résilience du secteur agricole algérien.

Par Mourad A.

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