L’Algérie se lance dans la thérapie cellulaire
En application de la décision du président de la République, l’Algérie renforce sa sécurité sanitaire avec la création d’une clinique spécialisée dans la thérapie cellulaire et le traitement des maladies immunitaires.
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Dr Ouacim Kouidri, accompagné du ministre de l’Industrie, Dr Sifi Ghrieb, a supervisé, hier à Alger, la cérémonie de signature d’un accord de partenariat entre le groupe industriel Saïdal et la société holding « Madar ». L’événement s’est tenu à l’unité de production de médicaments « Zemirli » relevant de Saïdal, à El Harrach.

En effet, l’accord vise la création d’une clinique de thérapie cellulaire (Clinique de la Thérapie Cellulaire) dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, qui sera la première du genre en Afrique et au Moyen-Orient. Cet accord reflète la volonté commune des deux groupes de s’inscrire dans la dynamique mondiale du progrès scientifique et de mettre à la disposition des patients algériens les solutions thérapeutiques innovantes les plus avancées.
Selon les termes de l’accord, Madar Holding assurera le financement du projet, soit un investissement de 65 millions d’euros, tandis que Saïdal apportera son expertise et son savoir-faire technique, tout en accompagnant le transfert de technologie nécessaire à la création et à l’exploitation de la clinique, a précisé le groupe pharmaceutique « Saïdal » dans un communiqué.
Dans une déclaration en marge de la signature de cet accord, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a souligné que ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui accorde une attention particulière à la réalisation de la sécurité sanitaire nationale à travers la mise à disposition de traitements avancés pour tous les citoyens.
Dr Ouacim Kouidri a précisé que cette initiative est le fruit d’une coopération scientifique entre Saïdal et plusieurs laboratoires de recherche spécialisés, visant à assurer une prise en charge efficace de plusieurs maladies chroniques et complexes, telles que les pathologies cardiovasculaires, hématologiques, ophtalmologiques, respiratoires et neurologiques, ainsi que différents types de cancers, grâce aux techniques de thérapie cellulaire et immunitaire.
Et d’ajouter : « Ce projet stratégique permettra de consolider la position de l’Algérie comme leader régional dans ce domaine médical hautement avancé, en mobilisant des compétences algériennes reconnues à l’international et en renforçant la coordination avec plusieurs secteurs partenaires, dont la santé, le travail, l’emploi et la sécurité sociale ».
Pour sa part, le ministre de l’Industrie, Dr Sifi Ghrieb, a salué ce projet qui répond aux directives du président de la République visant à atteindre la sécurité sanitaire nationale et à améliorer la qualité des services médicaux offerts aux citoyens. « La création de cette clinique spécialisée dans la thérapie cellulaire et le traitement des maladies immunitaires constitue une étape pionnière et qualitative dans le développement du secteur de la santé en Algérie », a-t-il déclaré dans son allocution prononcée à l’occasion.
Le ministre a précisé que la coopération entre les deux groupes contribuera à renforcer le transfert de technologies modernes et à soutenir la recherche scientifique. Il a expliqué que ce projet s’inscrira dans le cadre de partenariats stratégiques multiples visant à accroître ses capacités et à élargir son impact dans le secteur de la santé. Sifi Ghrieb a insisté sur le fait que ces initiatives font partie intégrante d’une stratégie nationale visant à renforcer la sécurité sanitaire et à améliorer la qualité des soins en Algérie, par l’intégration des dernières avancées scientifiques et technologies médicales, tout en soulignant l’importance de la mobilisation conjointe des différents secteurs pour assurer la durabilité et le développement du système de santé.
Il est à rappeler que l’accord a été paraphé par Mme Nabila Benyagzer, présidente-directrice générale de Saïdal, et M. Charaf Eddine Amara, président-directeur général de Madar. « Cette initiative s’inscrit dans la vision nationale visant à renforcer la souveraineté sanitaire de notre pays, à stimuler la recherche et à produire des traitements innovants. Par ce projet, nous exprimons un objectif clair : répondre aux besoins croissants des patients atteints de maladies complexes, proposer des thérapies de nouvelle génération et hisser l’Algérie au rang des pionniers régionaux de l’innovation médicale », a affirmé Mme Nabila Benyagzer.
De son côté, M. Mourad Belkheffa, conseiller scientifique de la PDG de Saïdal, a souligné que la future clinique intégrée sera équipée des technologies les plus avancées et reposera sur des équipes médicales et scientifiques algériennes hautement qualifiées. « Nous mettrons tous nos moyens en œuvre pour garantir un niveau d’excellence conforme aux standards internationaux », a-t-il conclu.
Renforcer la production pharmaceutique
Jeudi dernier, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri a souligné depuis Sidi Bel-Abbes, la nécessité de renforcer la production nationale de médicaments en mettant l’accent sur les industries pharmaceutiques innovantes, l’accès aux marchés extérieurs et l’élargissement des capacités d’exportation.
S’exprimant lors d’une conférence de presse animée en marge de sa visite de travail et d’inspection de plusieurs structures pharmaceutiques dans la wilaya, le ministre a souligné l’importance de développer un modèle de production basé sur la recherche et le développement, en encourageant la fabrication de médicaments innovants à forte valeur ajoutée, répondant aux défis sanitaires et économiques actuels, et accompagnant les capacités de production réalisées aux niveaux national et africain.
Tout en saluant la dynamique enregistrée dans la production nationale de médicaments, ayant permis d’atteindre un taux de 80% de médicaments fabriqués localement, le ministre a rappelé que «la souveraineté pharmaceutique ne se limite pas à satisfaire la demande locale, mais passe aussi par une présence sur le marché international à travers des produits de qualité conformes aux normes mondiales». Il a également évoqué les efforts déployés pour faciliter les procédures d’enregistrement et de certification des médicaments locaux, signalant que «les démarches d’obtention du certificat de maturité de niveau 3 auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui freinent le lancement des exportations de médicaments fabriqués localement, seront achevées d’ici octobre prochain».
Par Sirine R