Le Brent à près de 89 dollars
Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse hier samedi sur les marchés mondiaux. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 2,49% à 88, 99 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 2,89% à 86, 05 dollars, selon le site spécialisé « prix pétrole».
Les deux références mondiales du pétrole sont en passe de réaliser un fort gain hebdomadaire et évoluent à des niveaux proches de leurs plus hauts prix de l’année.
Les cours du pétrole accéléraient leur hausse vendredi, profitant de la détente du billet vert après des chiffres mensuels sur l’emploi américain qui laissent présager une pause dans les hausses des taux de la Fed. Vers 13H50 GMT (14H50 à Alger), le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, gagnait pour sa part 1,66% à 85,02 dollars, peu après avoir touché 85,19 dollars, son plus haut prix depuis novembre.
Le dollar a également fléchi après la publication de ces données, pâtissant de l’augmentation des attentes d’une pause dans les hausses des taux de la Fed. Or, la dépréciation du billet vert profite aux investisseurs utilisant des devises étrangères en augmentant leur pouvoir d’achat, le pétrole s’échangeant en dollars. Les deux références mondiales du pétrole sont en passe de réaliser un fort gain hebdomadaire.
Selon des analystes, le marché a réagi favorablement aux annonces de reconduction des coupes de production des pays membres de l’OPEP+. Une réunion est prévue cette semaine (le 4 septembre prochain» pour annoncer publiquement la décision de ce cartel, dont les analystes s’attendent à un resserrement de l’offre.
Le vice-Premier ministre Alexander Novak a déclaré au président Vladimir Poutine, jeudi dernier, que :« La Russie a convenu avec ses partenaires de l’OPEP+ de réduire ses exportations de pétrole et annoncera les nouveaux principaux paramètres la semaine prochaine».
La Russie, deuxième exportateur mondial de pétrole, a réduit sa production et ses exportations en coordination avec l’Arabie saoudite, en plus des réductions existantes de l’OPEP+, de sorte que le signal de Moscou indique que les deux pays pourraient prolonger ces réductions volontaires jusqu’en octobre, rapporte hier samedi l’agence Reuters.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, menés par la Russie, ont commencé à limiter les approvisionnements fin 2022 pour renforcer le marché et ont prolongé en juin les restrictions d’approvisionnement jusqu’en 2024.
Donc, estiment des observateurs, l’Arabie saoudite prolonge sa réduction volontaire de la production pétrolière d’un million de barils par jour jusqu’en octobre, prolongeant ainsi les restrictions d’approvisionnement mises en place par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, connus collectivement sous le nom d’OPEP+, pour soutenir les prix. En somme, de nouvelles coupes pour l’OPEP+ sont en vue, et le marché pétrolier connaitra certainement une nouvelle dynamique, notamment en matière des prix.
«La plupart des acteurs du marché et des analystes supposent également que les réductions seront prolongées», rappelle l’analyste Mme Lambrecht, rapporte l’agence Reuters.
Ces anticipations sont donc intégrées dans les prix du brut, «de sorte qu’une baisse des prix serait probable si l’Arabie saoudite retirait sa réduction de production», explique-t-elle. L’analyste penche donc pour une approche «prudente» de la Russie et de l’Arabie saoudite, qui ne devraient «pratiquement pas» augmenter leur offre de brut le mois prochain.
Les attentes d’une prolongation des réductions de l’offre se sont cumulées à «une impressionnante réduction des stocks aux États-Unis, qui a révélé une forte demande à l’approche du week-end de Labor Day», commente Neil Wilson, analyste chez Finalto.
Les réserves américaines de brut ont diminué de 10,6 millions de barils la semaine dernière alors que les analystes s’attendaient à une réduction de 2,2 millions, selon les chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) publiés mercredi.
Il est à noter que l’Algérie, qui un pays membre de l’Opep+, avait décidé de poursuivre la baisse volontaire supplémentaire de sa production de 20 000 barils/j, début juillet, pour atteindre 940 000 barils/jour en août 2023.
Ces coupes de production des pays de l’Opep+ vont certainement maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé. Selon un récent rapport de la banque d’investissement britannique «Barclays» a relevé sa prévision du prix du Brent pour 2024 de 8 dollars le baril, à 97 dollars le baril. Cette banque s’attend à un nouveau resserrement des équilibres du marché l’année prochaine.
«Le ralentissement de la croissance de l’offre hors OPEP+, tiré principalement par les États-Unis, et la sous-production persistante de plusieurs producteurs de l’OPEP+ en raison de contraintes structurelles renforcent notre thèse fondamentale derrière une vision constructive des prix du pétrole», indique Barclays dans une note.
Par Sirine R