Le marché informel dans le viseur du gouvernement
L’Algérie, à l’instar de nombreux autres pays, fait face à une expansion significative de l’économie informelle, qui touche divers secteurs de l’économie nationale. Cette situation a entraîné une dégradation des taux de croissance économique et empêche une évaluation précise de la véritable puissance de l’économie. L’économie informelle, en particulier, gangrène notre système économique. Afin de lutter contre ce phénomène, le ministère des Finances et celui du Commerce, en charge de la régulation du marché national, ont décidé de mettre en commun leurs efforts pour tenter d’éradiquer cette problématique.
En effet, le ministre des Finances, Laaziz Faid et le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, ont convenu, lors d’une réunion conjoint qu’ils ont coprésidée, de lancer des ateliers périodiques entre les secteurs des finances et du commerce intérieur pour l’intégration des activités économiques non réglementées.
Selon des sources, ces ateliers s’attèleront à définir des objectifs opérationnels à moyen terme et à œuvrer à leur réalisation, tout en assurant un suivi continu des résultats obtenus et en ajustant les trajectoires si nécessaires.
Dans un communiqué conjoint, il est précisé que lors de cette réunion, tenue au siège du ministère des Finances, en présence des cadres supérieurs des deux ministères et de plusieurs responsables concernés, l’accent a été mis sur l’étude des moyens de lutte contre le phénomène des activités économiques non réglementées et des marchés parallèles, ainsi que la réduction de leurs impacts négatifs sur l’économie nationale, dans le cadre d’une vision globale visant à renforcer les ressources financières ordinaires et à élargir l’assiette fiscale, conformément aux priorités de la loi de finances 2025, indique la même source.
Selon des observateurs, le phénomène est si prégnant qu’il a fallu l’action combinée de deux ministères pour y mettre fin. Il faut se souvenir que les différentes tentatives de lutter contre ce type d’économie se sont soldées par des échecs.
Cette fois-ci, soulignent ces mêmes observateurs, les pouvoirs publics ont pris le taureau par les cornes et affichent leurs convictions, et se disent résolus à combattre autant le blanchiment d’argent, que les marchés parallèles. Alors comme dit l’adage « l’union fait la force ».
Aussi Faid, lors de cette réunion, a souligné l’importance de renforcer la coordination entre les secteurs ministériels pour réaliser la justice fiscale et restaurer la confiance dans le système économique, affirmant que la réduction de l’économie non réglementée et des marchés parallèles nécessite un traitement global de toutes les transactions.
Le rôle joué parle ministère des Finances, est important dans l’accompagnement de tous les secteurs et dans l’échange d’expériences, visant une meilleure compréhension, l’approfondissement des approches et la définition des axes devant être étudiés avec soin pour atteindre les résultats escomptés, outre l’importance de relever les défis et de surmonter les obstacles.
Et ce d’autant plus que pour mener cette lutte, il est important de souligner, que la numérisation et de l’utilisation généralisée des moyens de paiement électronique, ainsi que celle de l’amélioration de la collecte de toutes les ressources financières et fiscales, ce qui amène à la nécessité de la coordination et de la coopération avec les secteurs concernés pour atteindre ces objectifs.
Pour sa part, Zitouni a mis l’accent sur la nécessité d’encourager la justice financière sociale et d’instaurer le caractère social de l’Etat auquel sont attachées les Hautes autorités, ainsi que de diffuser la culture du civisme fiscal et de conscientiser les différents acteurs, en vue de renforcer l’approche participative et d’éliminer toutes les formes de l’économie informelle sur le marché national empêchant la réalisation des objectifs escomptés, saluant l’importance de l’action participative et de coordination entre les secteurs, notamment à travers ces rencontres. En dernier lieu, soulignent certains que ces mesures devraient être absolument accompagnées, par des contrôles inopinés.
Par Réda Hadi