Le ministre du Commerce rassure: «L’Etat va inonder le marché en café»
Le ministre du Commerce et de la Promotion des Exportations, Tayeb Zitouni, a rassuré les citoyens que des mesures importantes ont été prises par l’Etat pour inonder le marché national de café. Cette décision a été prise, explique-t-il, suite aux désengagements de certains transformateurs et importateurs qui n’ont pas alimenté le marché en quantités suffisantes de café.
Il a affirmé que l’Etat frappera d’une main de fer et des mesures sévères seront prises contre les spéculateurs. D’ailleurs, il a été décidé d’engager des entreprises publiques, telles qu’Agrodiv, dans le processus d’importation du café. « Depuis la décision du Président de la République de soutenir les prix du café, nous avons veillé à associé les différents acteurs économiques, y compris les transformateurs et les importateurs, dans la préparation du décret exécutif relatif à la fixation et au plafonnement des marges bénéficiaires. Cependant, ces derniers ont manqué à leurs engagements envers l’État et les citoyens sur le terrain», a précisé le ministre depuis Constantine, en marge de l’inauguration de la première édition du Salon régional de la production et de l’exportation.
Pour lui, la question du café a révélé «le vrai visage de certains transformateurs et importateurs qui ont tenté à bloquer la décision des pouvoirs publics concernant le plafonnement du prix de ce produit, en réduisant leurs importations». Selon les chiffres avancés par le ministre, les importations de l’Algérie ont chuté de 29 000 tonnes par mois à 3 000 tonnes !
« Les enquêtes préliminaires ont révélé des manipulations de la part de certains opérateurs économiques dans les opérations d’importation et de distribution de café, en introduisant de grandes quantités de café destiné à la transformation sur le marché noir», révéle-t-il, réitérant, dans ce contexte, l’engagement de l’Etat à préserver le pouvoir d’achat des citoyens en mettant fin aux agissements des intermédiaires et des spéculateurs qui ont dérégulé le marché du café et qui, a-t-il souligné, ont été «localisés». Et d’ajouter : « Nous avons pris toutes les précautions nécessaires pour garantir la disponibilité du café destiné aux ménages, et celui-ci sera distribué et commercialisé par de nouvelles entreprises».
L’argument de la compensation, poursuit-il, était une excuse pour ne pas appliquer ce qui était stipulé dans le décret exécutif fixant les prix plafonds pour le café, toutes taxes comprises, à 1250 DA/kg pour le café «arabica », et à 1000 DA /kg pour le café « robusta », alors même que « nous avons fourni toutes les garanties pour traiter les dossiers en temps voulu». Les décisions de soutien au pouvoir d’achat des citoyens, dira le ministre, font partie des priorités des engagements du Président de la République, tant durant son premier qu’au deuxième mandat, et «nous ne permettrons pas que des produits de première nécessité comme le café deviennent un moyen de chantage». Il est à noter que l’Algérie est considérée comme l’un des gros consommateurs du café. Ses importations s’élèvent à 701 millions de dollars, selon le ministre qui a insisté sur la diversification des importations pour éviter le monopole et ne pas rester dépendant des besoins alimentaires des Algériens. Toujours dans le cadre des efforts déployés pour maîtriser les prix et préserver le pouvoir d’achat des citoyens, l’Etat œuvre à la multiplication des grandes surfaces à travers des investissements nationaux et des partenariats étrangers. Il a fait savoir, à ce propos, que plusieurs marques internationales ont émis le souhait d’intégrer le marché algérien. Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations avait auparavant inauguré le Salon national de la production et de l’exportation qui réunit plus de 120 exposants à la salle Ahmed-Bey (Zénith).
Par Sirine R.