Le projet « SoutH2 Corridor » prend forme
Sur invitation conjointe d’Antonio Tajani, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale d’Italie, et de Gilberto Pichetto Fratin, ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, a participé, mardi à Rome, à la première réunion ministérielle des pays impliqués dans le projet «Corridor Sud de l’Hydrogène» (SoutH2 Corridor), selon un communiqué du ministère de l’Énergie. Ce projet ambitieux réunit l’Algérie, la Tunisie, l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche.
En effet, ce sommet représente une étape décisive dans la consolidation de la coopération régionale autour des énergies renouvelables et du développement de l’hydrogène vert. Soutenu par la Commission européenne et la Suisse, en tant qu’observateurs, le projet «SoutH2 Corridor» s’impose comme un élément central pour la transition énergétique mondiale, favorisant un modèle économique vert et durable.

Cette réunion ministérielle s’est tenue en présence de M. Antonio Tajani, vice-président du gouvernement italien et ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Gilberto Pichetto Fratin, ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique italien, M. Philipp Nimmermann, secrétaire d’État au ministère fédéral allemand de l’Économie et de la Protection du climat, ainsi que des représentants du ministère autrichien du Travail, de l’Environnement, de l’Énergie, de la Mobilité, de l’Innovation et des Technologies, et de l’Ambassadeur de la République tunisienne en Italie, en plus des représentants de la Commission européenne et de la Suisse en qualité d’observateurs. Elle a été couronnée par la signature d’une déclaration commune d’intentions politiques concernant le projet du corridor de l’hydrogène sud (SoutH2 Corridor). Les parties signataires ont réaffirmé leur intention de renforcer la coopération pour le développement de ce projet stratégique qui relie les sites de production en Algérie à l’Union européenne, par le biais d’une collaboration au sein d’un groupe de travail commun à cinq parties. En vertu de cette déclaration, les parties reconnaissent les vastes capacités de l’Algérie et de la Tunisie en matière de production d’énergie renouvelable et d’hydrogène vert, ainsi que la nécessité de renforcer la sécurité énergétique entre la région et l’Union européenne pour soutenir la croissance verte.
La déclaration met également l’accent sur l’importance du développement des stations d’hydrogène et des infrastructures associées, ainsi que sur l’accélération de la transition énergétique durable pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, tout en attirant des investissements en Algérie et en Tunisie pour soutenir le marché local, créer des emplois et encourager l’innovation.
L’accord insiste également sur l’importance du corridor de l’hydrogène sud en tant qu’infrastructure de transport de l’hydrogène entre l’Algérie, la Tunisie et l’Europe, soulignant la nécessité de renforcer les capacités, de développer les compétences nécessaires, d’identifier les besoins en financement et de mettre en place des mécanismes pour réduire les risques. Les parties s’engagent à coordonner leurs politiques et à échanger des expériences afin d’assurer la mise en œuvre efficace du projet, avec un suivi régulier par le biais d’une équipe de travail commune qui se réunira tous les six mois.
Dans son discours, le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des EnR, Mohamed Arkab a souligné l’engagement de l’Algérie à développer l’industrie de l’hydrogène vert, en tirant parti de sa position géographique avantageuse, de ses ressources abondantes en énergie solaire et éolienne, ainsi que de ses infrastructures avancées dans le secteur de l’énergie. Il a insisté sur le fait que l’Algérie souhaite devenir un centre régional de production d’hydrogène vert et l’exporter vers l’Europe, contribuant ainsi à diversifier les approvisionnements en énergie et à réduire les émissions de carbone.
Le ministre a également souligné que ce projet représente une opportunité stratégique pour renforcer l’intégration énergétique entre l’Algérie et l’Europe, en se concentrant sur la création d’un cadre juridique et réglementaire approprié, le développement des capacités humaines et technologiques, ainsi que l’attraction des investissements nécessaires pour accélérer la transition énergétique. Il a appelé à intensifier la coopération internationale pour faciliter le transfert de technologies et renforcer les partenariats entre le secteur public et privé, soulignant que ce projet incarne la vision ambitieuse de l’Algérie pour réaliser un développement durable et relever les défis climatiques.
Il convient de noter que cette réunion ministérielle a été l’occasion d’organiser un forum d’affaires, auquel ont participé les directeurs généraux de Sonatrach et Sonelgaz, Rachid Hachichi et Mourad Adjal. Ce forum a réuni des entreprises des pays concernés pour tracer une feuille de route qui comprendra les prochaines étapes du projet, impliquant notamment les entreprises Sonatrach, Sonelgaz, VNG (Allemagne), Snam (Italie), Sea Corridor (partenariat entre ENI et Snam) et Verbund (Autriche). Pour rappel ce forum fait suite à la signature, le 14 octobre 2024 à Oran, d’un mémorandum d’entente entre les entreprises des quatre nations partenaires, visant à accélérer le développement du «SoutH2 Corridor». En somme, ce projet prometteur représente une vision partagée de la transition énergétique, propulsant l’Algérie au cœur de la production et de l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe, tout en renforçant les synergies économiques et technologiques entre les pays.
Par Réda Hadi