Marché des viandes rouges durant le troisième trimestre 2023
La tendance haussière des prix se poursuit
Durant le troisième trimestre de 2023 (entre juillet à septembre), les prix au détail des viandes rouges locales ont enregistrés de légères tendances à la hausse par rapport aux trimestres passés, des accroissements qui varient entre 3% et 11 % selon le type des viandes proposées.
Des prix qui oscillent en moyenne entre 2500 et 2600 DA le kg pour l’ovin (agneau), et 2300 et 2500 DA le kg pour les viandes bovines sans os , et entre 1800 et 2000 DA le kg pour la viande caprine, indique l’Observatoire de la filière des viandes rouges de l’Institut technique de l’élevage (ITLEV)dans sa dernière Note conjoncture trimestrielle.
«On a constaté dans l’ensemble, durant ce troisième trimestre 2023 que les prix en moyenne des viandes rouges toute catégorie ont enregistrés de légères tendances à la hausse entre les mois de juillet et septembre. Ainsi pour les viandes ovines (agneaux), on a relevé une augmentation de 5 % et 3% et 4 % pour les viandes bovines», indique la Note.
Concernant les prix des viandes bovines locales, ces derniers ont enregistrés de légères hausses de l’ordre de 3 % à 4% durant ce trimestre 2023 par rapport aux trimestres passés. Une hausse des prix qui s’explique, indique la même source, par l’interdiction de l’importation des viandes bovines fraiches depuis 2021 et une baisse de la disponibilité des viandes locales aggravé par une hausse des prix des aliments et autres produits utilisés par les éleveurs et aussi la dégradation du pouvoir d’achat.
Le niveau élevé des prix sur le marché national traduit la synergie qui s’établit entre plusieurs facteurs : «Un marché interne libre immergé en grande partie dans les structures de l’économie informelle. Une forte demande générée par les catégories sociales à revenu différents et les spécificités du marché Algérien (Sacrifices rituels, forte demande durant le mois de ramadhan et les autres festivités religieuses et familiales le long de l’année. Une faible élasticité de la production locale, conséquence de la faible productivité zootechnique des élevages ovins et surtout bovins depuis plusieurs années. Une désorganisation de la profession et absence de coordination entre les différents acteurs des filières animales».
Concernant les prix moyens des aliments concentrés se sont maintenus à des niveaux élevés durant ce troisième trimestre 2023, mais en comparaison mensuelle on relève une variation des prix entre les produits. Ainsi, entre les mois juillet et septembre, la Note a enregistré une hausse de 7 % pour l’orge en grain et une légère baisse de 2 % pour le son de blé , et 1% pour le mélange concentré (orge/ son). Une situation due à une demande sans cesse croissante de ces aliments sur les marchés, notamment pour le cheptel ovin.
Sur le plan structuration, les acteurs de la filière viandes rouges, reconnaissent que la filière est désorganisée en amont et en aval, ils mettent en évidence les difficultés rencontrées par les éleveurs pour alimenter leurs cheptels, et l’incapacité de réguler les stocks et l’insuffisance de la chaîne de froid au niveau de certaines structures d’abattages.
En effet, les besoins de la consommation qui ne cessent d’augmenter font que les prix ne sont pas ajustés en fonction de la demande et le type du produit offert, ajouté à cela l’émergence ces dernières années la tendance des intermédiaires qui se greffent et brassent un créneau juteux en multipliant les marges, d’où cette hausse des prix aux différents niveaux, ou c’est toujours le consommateur qui paye le prix. Pour les ressources alimentaires « cultivées », notamment les foins, l’orge ou les sous-produits tels que les sons et les issues de meuneries, les prix ont enregistrés des hausses significatives sur les marchés surtout ceux subventionnés par l’Etat (orge et issues de meuneries; …..etc.).
Une ressource alimentaire comme l’orge très demandée et prisée par les éleveurs ovins, subventionné et vendus à des prix bas enregistre des perturbations au niveau de l’approvisionnement / distribution. Un grand nombre d’éleveurs se plaignent des quotas distribués qui restent insuffisants. Une situation due à une baisse de la production de cette céréale, et aussi à une mauvaise organisation au niveau de la distribution / commercialisation de ce produit, ce qui a créer une tension et une hausse des prix sur les marchés parallèles, favorisé par l’injonction des tierces personnes et intermédiaires de l’informel qui en profite toujours de la conjoncture.
Par Sirine R