Marché du GNL: Vers une hausse de la demande mondiale durant l’hiver
Les dernières prévisions du marché du gaz naturel liquéfié (GNL) indiquent une dynamique croissante de la demande pour l’hiver 2024-2025, avec une nette domination des marchés asiatiques, notamment de la Chine et de la Corée du Sud. Selon la plateforme spécialisée « Attaqa.net », cette demande est principalement alimentée par le besoin en électricité dans ces pays, où l’utilisation du GNL est essentielle pour satisfaire les besoins énergétiques des grandes villes et des industries.
Le marché mondial du GNL semble donc se diriger vers une période de forte demande, où l’Asie et l’Europe seront en concurrence pour sécuriser leurs approvisionnements. Les prix pourraient grimper en fonction des tensions géopolitiques, des aléas climatiques et des interruptions potentielles dans la chaîne d’approvisionnement.
En Corée du Sud, les importations de GNL ont atteint 61 milliards de mètres cubes en 2023, illustrant la dépendance de ce pays à ce combustible pour équilibrer ses objectifs énergétiques et environnementaux tout en cherchant à réduire ses émissions. La Chine, quant à elle, continue de dominer le marché mondial du GNL, ayant importé près de 38,69 millions de tonnes au cours du premier semestre 2024. Cependant, bien que la demande chinoise reste forte, son rythme de croissance devrait ralentir légèrement par rapport aux années précédentes. En revanche, l’Europe prévoit une baisse des importations de GNL cet hiver, notamment dans le nord-ouest du continent et en Italie, en raison de stocks plus élevés et de la concurrence accrue avec des marchés asiatiques.
Néanmoins, l’Europe pourrait se retrouver dans une situation tendue d’ici mars 2025, en raison d’une combinaison de facteurs : la baisse des stocks, un hiver potentiellement rigoureux et la concurrence asiatique pour les cargaisons disponibles. Cette situation pourrait entraîner une flambée des prix, alors que les deux continents se disputeront les expéditions de GNL nécessaires pour répondre à la demande croissante en chauffage et en électricité. Parallèlement, l’Égypte, confrontée à une baisse de sa production nationale de gaz, a dû reprendre ses importations de GNL après une pause de plusieurs années. Pour satisfaire ses besoins énergétiques domestiques, en particulier pour la production d’électricité, l’Égypte prévoit d’importer plus de 50 cargaisons d’ici la fin 2024, marquant ainsi un retour significatif sur le marché international du GNL.
Le climat joue également un rôle crucial dans cette équation. Si l’hiver s’avère plus froid que prévu en Asie et en Europe, la demande de GNL pourrait encore augmenter, obligeant les deux continents à puiser massivement dans leurs réserves et à intensifier la concurrence pour obtenir des cargaisons supplémentaires. Les États-Unis, en tant que grand producteur de GNL, joueront un rôle clé pour répondre à cette demande croissante, notamment grâce à de nouveaux projets de production et à la reprise des opérations dans des ports comme celui de Freeport au Texas.
La hausse de la demande mondiale de GNL pourrait offrir d’importantes opportunités à l’Algérie, l’un des plus grands producteurs et exportateurs de gaz naturel. Face à la concurrence croissante en Asie et en Europe, l’Algérie pourrait tirer profit de ses capacités d’exportation pour répondre à la demande accrue, en particulier de la part des marchés européens cherchant à diversifier leurs sources d’approvisionnement. De plus, sa proximité géographique avec l’Europe lui permet de proposer des prix compétitifs et de réduire les délais de livraison. La montée des prix du GNL, associée à une demande accrue, pourrait également offrir à l’Algérie une marge de manœuvre financière pour augmenter ses recettes d’exportation, renforçant ainsi son économie. Si le pays parvient à capitaliser sur cette dynamique en augmentant ses capacités de production et d’exportation, il pourrait non seulement accroître ses parts de marché, mais aussi devenir un acteur incontournable dans la sécurisation des approvisionnements énergétiques en Europe et en Asie.
Par Mourad A.