Marché mondial du gaz: L’Algérie intensifie ses investissements
L’Algérie est appelée à augmenter sa production en gaz afin de préserver ses parts du marché, notamment en Europe. Depuis l’enclenchement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, le marché gazier a été bouleversé.
Le gaz est devenu le champ de bataille entre les grands producteurs mondiaux, notamment la Russie, l’Algérie, le Qatar, l’Iran, les Etats-Unis et autres. La concurrence s’amplifiera avec l’entrée sur scène de nouveaux producteurs comme l’Egypte qui vient de réaliser une grande découverte en méditerranée. Des investissements colossaux ont été lancés par les pays producteurs, notamment pour le transport du gaz via des gazoducs et méthaniers. Donc, l’Algérie doit multiplier ses opérations d’exploration afin d’augmenter ses réserves afin de relever deux défis. Le premier c’est de répondre aux besoins du marché local, dont la croissance de la demande est de 8% par an. Le deuxième défi, c’est la préservation de ces parts sur le marché à l’international et de conquérir de nouvelles parts. Conscient de cette réalité, le groupe Sonatrach a annoncé un plan d’investissement de 40 milliards de dollars pour la période de 2023-2027, dont 18 milliards dans le gaz.
Ceci témoigne sur la volonté du groupe d’augmenter ses capacités de production en gaz, en investissant fortement dans l’exploration et le développement de nouveaux gisements soit en solo ou avec des partenariats. D’ailleurs, il est prévu le lancement des premiers forages en offshore dès 2024 au large de la méditerranée, à Mostaganem (ouest du pays) et à Annaba (Est du pays).
Selon l’expert et ex-PDG d’une filiale de Sonatrach, Baghdad Mandouch, il est possible de trouver des gisements importants au large de la mer, permettant de renforcer les capacités nationales en gaz. Pour lui, notre espoir est dans l’offshore.
«Sonatrach utilise les dernières technologies dans l’exploration du gaz (système sismique 3 D), mais nous n’avons pas fait de grandes découvertes similaires à celui de Hassi Rmel. Donc, notre espoir est dans l’offshore et en pourra fait une découverte importante comme celle de l’Egypte ou celle au large de Gaz occupée par l’Etat sioniste par la compagnie américaine Exxonmobil», affirme-t-il dans une déclaration à la radio. Cette région de méditerrané est riche en gaz. Le groupe Sonatrach avec son partenaire italien «ENI» a lancé des opérations d’exploration depuis une dizaine d’année, rappelle l’intervenant.
Outre l’augmentation de la production, l’Algérie intensifie ses efforts pour la réalisation de nouveaux gazoducs pour le transport du gaz vers le marché traditionnel l’Europe via l’Italie et l’Espagne et également la finalisation du projet de gazoduc trans-saharien (dit aussi NIGAL) entre Lagos et Alger. Ce dernier connait un intérêt particulier de l’UE qui a affiché sa disponibilité pour le financement de cet important projet, lui permettant de renforcer sa sécurité énergétique. Les discussions sont à un stade bien avancé, indique l’expert Mandouch, en affirmant que ce projet permettra à l’Algérie de renforcer sa position sur l’échiquier mondial de l’Energie, en devenant un hub gazier.
Depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, plusieurs projets pour la réalisation de nouveaux gazoducs à travers le monde ont été lancés. Il y a celui de la Russie à la Chine, du Qatar via la Syrie vers l’UE.
De l’avis de M. Baghdad Mandouch, expert en énergie et ex-PDG d’une filiale de Sonatrach, en dépit des efforts pour le développement des énergies renouvelables, le gaz naturel demeure, avec le pétrole, les énergies essentielles pour le monde.
Ils constituent, depuis une soixantaine d’années, entre 55% et 60% de l’énergie mondiale.de ce fait, la bataille du gaz avait déjà commencé au moins depuis quatre années et elle s’est amplifiée depuis la conférence sur le climat qui s’est tenue à Sharm El-Cheikh (Egypte) où le gaz a été classé comme énergie propre.
Par Zahir R