Nationalisation des hydrocarbures: Une célébration tournée vers l’avenir
Le 24 février 1971 marque en effet un tournant décisif pour l’Algérie qui affirme alors son contrôle total sur ses ressources pétrolières et l’ensemble de ses richesses souterraines, les mettant au service de son développement économique. La nationalisation des hydrocarbures (24 février 1971), qui a été précédée de la nationalisation des mines et des banques, a été une étape charnière dans l’histoire du pays. Les défis sociaux et économiques de taille auxquels l’Algérie s’est heurtée à l’indépendance, ont été relevés grâce à la mobilisation de tout le peuple, et à une politique volontariste.
Cette date symbolique reste profondément ancrée dans la mémoire collective, car elle a façonné pendant des décennies l’orientation souverainiste de l’économie nationale.Le recouvrement de la souveraineté nationale sur les ressources du sol et du sous-sol a été un acte politique de premier plan. La prise en charge par l’Etat algérien du secteur énergétique, de l’amont à l’aval, a permis de réaliser des investissements gigantesques destinés au développement des capacités de production et d’exportation des hydrocarbures. Depuis la nationalisation, Sonatrach a développé des gisements majeurs, notamment à Hassi Messaoud, Hassi R’mel et In Amenas, qui sont aujourd’hui la fierté de l’Algérie
La nationalisation mettait fin au système des contrats de concession qui prévalaient dans les relations entre compagnies internationales et pays producteurs et qui réduisaient le rôle de ces derniers au seul prélèvement des royalties et des impôts pétroliers, les excluant de toute gestion de leur domaine minier.
Le grand acquis pour l’Algérie de cette décision stratégique prise par le défunt président Houari Boumediene c’est le nouveau rôle assigné à la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, créée en 1963 avec l’indépendance algérienne.
Le secteur de l’énergie est le cœur de l’économie nationale depuis l’indépendance, et Sonatrach a su, avec des investissements dont l’expansion des infrastructures gazières et pétrolières, l’arrêt des importations de produits raffinés et l’essor des énergies renouvelables, devenir un partenaire inaliénable sur les marchés internationaux. Toutefois, alors que le monde évolue vers une énergie plus durable et moins carbonée. Le défi auquel Sonatrach doit faire face est justement de replacer la stratégie de Sonatrach au sein du nouveau défi de la transition énergétique mondiale dont le défi écologique, devant revoir le modèle de consommation énergétique qui se dessine entre 2023/2025/2030 avec le développement des énergies renouvelables, de l’hydrogène vert et s’orienter vers l’efficacité énergétique.
Pour Sonatrach, il s’agit d’honorer le passé tout en bâtissant l’avenir. Le prochain chapitre de l’histoire énergétique de l’Algérie devra être synonyme d’adaptation, de durabilité et d’ambition stratégique : faire de l’énergie un moteur de développement et de prospérité durable pour les générations à venir. L’avenir repose sur la diversification, l’innovation technologique et l’intelligence artificielle. En capitalisant sur son expertise dans les hydrocarbures, l’Algérie peut accélérer le développement de ses projets solaires et éoliens, se positionner sur les filières nucléaire et hydrogène decarboné, et moderniser ses politiques énergétiques pour attirer des investissements durables. Les partenariats en cours de négociation avec des acteurs internationaux et des institutions de recherche, s’ils sont concrétisés rapidement, joueront un rôle clé dans cette transformation.
Cela permettrait au pays non seulement de préserver son statut de puissance énergétique, mais aussi d’accéder au rang de leader dans l’économie émergente des énergies propres. En cette date de commémoration, il faut savoir rendre hommage à tous ces jeunes techniciens et ingénieurs fraichement diplômés et qui ont réussi à faire front à ces défis les plus extrêmes et prouver qu’ils peuvent être relevés même avec des moyens aussi modestes.
Par Réda Hadi