21/01/2025
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PLF 2025: L’Augmentation du budget obéit à une logique de dépense

Malgré une croissance du PIB de 4,5 %, selon le Fonds monétaire international (FMI), la dette nationale brute/PIB atteindra 63,9 % d’ici 2025 et selon des économistes, et pourtant le budget de l’Etat pour 2025 reste imprégné de mesures sociales. Pour des spécialistes,  sur la base du prix fiscal du baril de pétrole à 60 dollars et 70 dollars sur le marché, le projet de loi de finances (PLF) a estimé la croissance du produit intérieur brut (PIB) à 4,5 % en 2025, en raison d’une augmentation de 1,9 % des exportations d’hydrocarbures. D’autres assurent que l’augmentation du budget de l’État obéit à une logique de dépense.

En effet, si l’Etat providence reste très prégnant, il engendre donc des dépenses supplémentaires et augment le déficit budgétaire ce qui inquiètent les spécialistes. L’augmentation du déficit budgétaire est inquiétante car, selon une loi universelle, elle peut accélérer l’inflation.

Un avis partagé par Mahfoud Kaoubi, expert en questions géoéconomiques et financières, qui a estimé que pour élaborer le PLF 2025, le premier argentier de l’Etat et toute son équipe ont dû composer avec deux contraintes majeures : l’inflation et la détérioration du pouvoir d’achat, causée par l’augmentation des prix dans les marchés internationaux. Un état de fait accentué par un appareil de production nationale, rigide, qui peine à répondre, rapidement et efficacement, à la demande locale en pleine expansion.

D’autres spécialistes assurent pour leurs parts que le report du rééquilibrage budgétaire, combiné à une appréciation modérée du dinar (peu favorable à la politique de promotion des exportations) et à une politique de substitution des importations sont autant de choix qui risquent d’aggraver les déséquilibres monétaires et financiers, bloquer le potentiel de croissance du pays ($400 milliards), réduire les recettes fiscales et perdre des emplois.

Mais dans cette conjoncture défavorable, Mahfoud Kaoubi dit que « l’État se voit dans l’obligation de répondre à la nécessité de venir en soutien au citoyen et préserver son pouvoir d’achat, notamment les couches vulnérables, en l’absence d’une cartographie numérique qui aide le Gouvernement à cibler les nécessiteux via un système qui est jusque-là jugé injuste, couteux et qui nuit l’économie nationale ».

En effet, indique M. Kaoubi, d’une manière ou d’une autre, nous sommes dans une logique de dépense qui va être prise en charge, non sans impact négatif, par la loi de Finances de l’exercice 2025, où le budget de l’Etat a augmenté de 9.9%.

Certes difficile, l’assainissement des finances publiques est réalisable à condition de le caler sur un consensus politique et social autour de réformes structurelles réalistes sur le moyen terme pour améliorer l’accès au marché du travail, renforcer la productivité et accroître la compétitivité (des piliers essentiels pour une croissance à long terme). Par ailleurs, un plan social visant à protéger les populations les plus vulnérables et à préserver la stabilité sociale tout au long de la mise en œuvre des réformes est indispensable.

Le budget de la loi de Finances 2025, présenté à la Commission des Finances et du budget de l’APN a également augmenté en conséquence à l’augmentation des salaires de certains secteurs, des pensions et des bourses des étudiants, ainsi que des transferts sociaux qui ont évolué de 27% du budget de l’État.

Le poids de ces transferts reste, selon M. Kaoubi, important dans les équilibres et pose un souci en contribuant à causer le déficit budgétaire qui a augmenté par voie de conséquence, et ce, depuis 2020. Ceci explique, déduit-il, que la variance des dépenses est plus importante que la variance des recettes qui traduit un déficit avoisinant les 50%.

D’une manière globale, l’expert rappelle que cette augmentation du budget étatique pour la 4e année consécutive répond aux besoins de financement de l’économie nationale, pour booster et maintenir la croissance, à 4.5% pour l’exercice 2025.

Par Réda Hadi

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