19/07/2025
ACTUALITEFINANCE

Préparation de la loi de Finances 2026: Le ministère trace les grands contours

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Alors que l’Algérie fait face à des défis économiques croissants, le ministère des Finances vient de dévoiler les grandes lignes directrices pour la préparation de la loi de Finances 2026. Dans une lettre de cadrage diffusée aux différents ordonnateurs, l’accent est mis sur la rigueur, la performance et l’adaptation stratégique, dans un contexte marqué par les incertitudes géopolitiques et les effets persistants du changement climatique.

À travers ce document-cadre, les autorités financières entendent adopter une approche « réaliste, prudente et rigoureuse » pour la gestion budgétaire à venir, en fixant un calendrier précis : les discussions budgétaires débuteront dès le 22 juin 2025, et les projets de budgets sectoriels devront être déposés avant le 15 juin. Chaque proposition devra désormais être formulée sous forme d’un projet d’article explicité et chiffré. Le ministère ne cache pas la complexité de la conjoncture actuelle, marquée par des aspirations sociales fortes et une pression sur les équilibres budgétaires. En témoigne le niveau moyen de dépenses prévu pour la période 2025-2027, estimé à 17 400 milliards de dinars, un seuil jugé difficilement soutenable au regard des recettes anticipées. Cela impose un double impératif : élargir l’assiette fiscale et diversifier les sources de croissance, notamment en réduisant la dépendance aux hydrocarbures.

Le document propose ainsi un recentrage sur les secteurs à forte valeur ajoutée et à potentiel d’exportation, tout en encourageant l’investissement, la création d’emplois et la poursuite de la transition vers un budget-programme basé sur les résultats. Dans cette perspective, les dépenses devront être strictement hiérarchisées : priorité aux engagements incontournables de l’État, aux projets structurants, et aux programmes ayant un impact significatif sur les objectifs nationaux. Parmi les grands chantiers mis en avant figurent les projets d’infrastructures ferroviaires stratégiques (notamment les lignes minières Béchar–Tindouf–Gara Djebilet et Annaba–Djebel El Onk), l’extension du réseau vers le Sud (Adrar et Tamanrasset), et le programme de modernisation de la capitale à l’horizon 2030. Le développement agricole au Sud est également au cœur des priorités, tout comme les efforts pour renforcer la résilience alimentaire et hydrique face aux dérèglements climatiques.

La lettre de cadrage mentionne également la poursuite des investissements dans les capacités de stockage des céréales, les usines de dessalement, les interconnexions hydrauliques et les projets de réutilisation des eaux usées, en parallèle avec des mesures pour améliorer l’accès à l’eau potable et revitaliser le barrage vert. Côté social, le gouvernement entend maintenir ses engagements en matière de logement, à travers les programmes de location-vente (AADL 3), les aides au logement rural et social, ainsi que les formules promotionnelles. Les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures de base resteront, eux aussi, des priorités nationales. La sécurité intérieure est également évoquée, avec l’assurance de ressources suffisantes pour la défense et la protection des frontières.

Afin d’assurer une gouvernance budgétaire efficace, le ministère établit six principes directeurs : durabilité et discipline budgétaire, justification rigoureuse des propositions (« dinar par dinar »), priorisation stratégique, performance mesurable, transparence participative impliquant les acteurs locaux et régionaux, et finalisation des projets d’investissement en cours, en particulier ceux du fonds 145-302, qui sera clôturé fin 2025.

Enfin, cette phase préparatoire devra s’appuyer sur un document structuré en trois volets : le cadre macroéconomique, le cadre de dépenses à moyen terme, et les orientations budgétaires pour 2026, y compris les modalités de mise en œuvre de la budgétisation par programme. Dans un contexte où les marges budgétaires sont de plus en plus contraintes, la loi de Finances 2026 s’annonce comme un exercice d’équilibre délicat entre prudence, ambition et efficacité. Le ministère des Finances trace ainsi les balises d’une gestion budgétaire plus sélective, orientée vers la performance et la résilience.

Par Mourad A.

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