Préservation du pouvoir d’achat: Nécessité d’une réévaluation de 30% du dinar
La fédération algérienne des consommateurs (FAC) a énuméré une série de propositions afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages et contrer la flambée des prix sur le marché.
En effet, si les dernières mesures du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à savoir l’augmentation des salaires et la révision du l’IRG, pour la préservation du pouvoir d’achat sont salutaires, le gouvernement est appelé à fournir plus d’efforts dans ce cadre.
Sur ce point, Hariz Zaki, président de la FAC a estimé plus que nécessaire l’augmentation de la valeur du dinar (réévaluation) de 30% afin que le consommateur améliore son mode de vie. « Notre monnaie a connu une dépréciation à plusieurs reprises depuis 1993. Au cours de 2022, le dinar s’est un peu amélioré par rapport aux autres devises, mais nous sommes toujours loin de nos aspirations. Nous recommandons à ce que le dinar soit augmenté de 30%», détaille-t-il lors de son passage au forum d’El Moudjahid.
Pour l’intervenant, il est également nécessaire de procéder à une révision profonde des dispositifs du régulation mis en place. Pour lui, il y a lieu de revoir le classement des priorités et la mise en place de nouveaux dispositifs en mesure de mettre de l’ordre. Le gouvernement a pris une série de mesures pour le redressement de la balance commerciale de notre pays, en mettant en place une plateforme numérique au niveau d’Algex pour l’assainissement du commerce extérieur. D’ailleurs le nombre d’importateurs est passé de 400 000 à 40 000 actuellement, a fait savoir le président de la FAC lors de son passage hier au Forum d’El Moudjahid. C’est une bonne chose certes, mais, indique-t-il, maintenant il est temps d’ouvrir le marché à l’importation pour combler le déficit en matière de certains produits.
Pour sa part, le vice président de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), en l’occurrence Abdi Mohamed a expliqué la détérioration du pouvoir d’achat des Algériens par des éléments internes et externes. Pour le premier volet (éléments endogènes), l’intervenant a déploré l’existence de la planification pour la gestion des dépenses de la famille, en notant que 14 millions d’Algériens ont un budget, soit 30% de la population.
Pour les éléments exogènes, Abdi a énuméré l’inflation, dont les prix sont en courbe ascendante depuis 2021 et se poursuivent en 2023 et l’inflation importée (plus de 10%), la dépréciation du dinar, augmentation des prix de la matière première et augmentation des prix du fret et d’assurance. Il est à noter que le transport d’un conteneur de 40 pieds est passé de 2000 dollars à 10 000 dollars, soit 10 fois plus.
L’invité du Forum d’El Moudjahid a proposé des solutions pour la préservation du pouvoir d’achat des ménages. Il a d’abord appelé à l’application de la réglementation en place, notamment l’ordonnance 03-03 du 19 juillet 2003, permettant la fixation, le plafonnement des prix et également l’homologation des marches bénéficiaires. Aussi, la FAC plaide pour le retour des coopératives de consommation, le rétablissement du crédit à la consommation et également la révision de l’IRG et surtout de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée). Pour les responsables de cette association de protection de consommateurs, il est impératif de réduire la TVA de 19 % à 13% voir moins. Puisque, explique-t-il, « l’augmentation des salaires a été absorbée par cette TVA».
Par Sirine R