Projet de la nouvelle loi sur l’activité minière: Une réforme pour un avenir prometteur
Lors de la réunion du Conseil des ministres de ce dimanche, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a approuvé le projet de loi régissant les activités minières. Cette réforme vise à moderniser le secteur en accélérant le développement de projets structurants, en attirant des investissements et en intégrant des technologies avancées pour optimiser l’exploitation des ressources minières.
L’objectif principal de cette législation est de repenser l’organisation du secteur minier en mettant l’accent sur une exploration et une exploitation durables des ressources naturelles.
Dans un contexte mondial marqué par une demande croissante en métaux stratégiques et une transition énergétique nécessitant des matériaux spécifiques, l’Algérie entend valoriser son potentiel minier tout en préservant ses richesses pour les générations futures. Le projet de loi prévoit une refonte du cadre institutionnel avec le renforcement des agences de régulation et d’exploration minière, ainsi que la simplification des procédures administratives.
Des incitations fiscales et douanières seront mises en place pour attirer les investissements, notamment étrangers. Dr Mouloud Issaad, maître de conférences à l’USTHB et spécialiste en géologie minière, a souligné sur les ondes de la « Chaîne III » de la radio nationale, l’importance d’un cadre juridique clair : « L’Algérie doit s’inspirer de modèles comme l’Australie ou le Canada, où l’intégration des nouvelles technologies et un cadre législatif prévisible ont favorisé des booms miniers ». Le projet de loi vise ainsi à garantir un environnement favorable à l’exploration et à la rentabilité des projets.
L’ouverture aux investisseurs internationaux est un axe majeur de cette réforme. L’Algérie cherche à attirer des capitaux et des expertises pour accélérer la valorisation de ses gisements. Des réformes fiscales et des garanties juridiques seront mises en place pour rassurer les opérateurs économiques et encourager des investissements à long terme.
Le Président Tebboune a également insisté sur l’introduction de technologies avancées dans la gestion et l’exploitation des mines. Parmi les outils envisagés, l’imagerie satellitaire, les systèmes d’information géographique et les drones permettront de mieux identifier les gisements et de planifier les travaux d’extraction. L’intelligence artificielle, en analysant les vastes bases de données minières, pourrait optimiser la détection des gisements et réduire les coûts d’exploration. Par ailleurs, l’utilisation de capteurs intelligents et de technologies de surveillance en temps réel pourrait améliorer la sécurité des opérations et minimiser leur impact environnemental. La question environnementale est également au cœur de cette réforme. Dr Issaad a insisté sur la nécessité d’adopter une approche intégrée de la gestion des déchets miniers et d’introduire des mesures de réhabilitation dès la phase de prospection.
« Il ne s’agit plus seulement de limiter l’impact environnemental, mais d’intégrer la gestion des déchets dans le processus d’exploitation », a-t-il précisé, citant l’exemple de l’Australie, où ces pratiques sont désormais des standards.
Certaines terres rares exclues de l’exploitation pour le moment. Une décision clé a été prise lors du Conseil des ministres : l’exclusion temporaire de certaines terres rares de l’exploitation. Le Président Tebboune a justifié cette mesure par la volonté de préserver ces ressources pour les générations futures. Selon Dr Issaad, « L’Algérie possède des gisements de terres rares, mais leur exploitation prématurée sans maîtrise des procédés nécessaires risquerait de céder une richesse nationale sans réelle valeur ajoutée. La priorité doit être donnée à la recherche et à la formation avant toute extraction ».
Les terres rares, essentielles dans les nouvelles technologies, nécessitent des procédés complexes et coûteux.
L’Algérie préfère ainsi attendre d’acquérir les compétences et infrastructures nécessaires pour maximiser les bénéfices de leur exploitation.
Enfin, le Président Tebboune a ordonné l’élaboration d’une vision globale visant à maximiser les retombées économiques du secteur. L’implantation d’unités de transformation près des gisements permettra de limiter l’exportation brute des ressources et de développer des chaînes de valeur locales. Cette stratégie, qui concerne en particulier les phosphates, le fer et le zinc, devrait permettre à l’Algérie de passer d’un simple exportateur de matières premières à un acteur industriel capable de transformer localement ses ressources. Des projets stratégiques comme ceux de Gara Djebilet (fer), Oued Amizour (zinc et plomb) et Bled El Hadba(phosphate) bénéficieront d’un soutien renforcé pour accélérer leur mise en œuvre, contribuant ainsi à la création d’emplois et à la dynamisation des régions minières.
Par Mourad A