21/01/2025
ACTUALITEFINANCE

Projet de loi de Finances 2025: Réduire le déficit par l’optimisation fiscale et l’investissement

Dans le cadre de la gestion des finances publiques, la réduction du déficit budgétaire constitue une priorité essentielle pour assurer la stabilité économique du pays. Selon la loi de finances 2025, le déficit est projeté à 8 500 milliards de dinars, soit 49 % du budget national. Face à cette situation, il devient impératif de prendre des mesures pour redresser les finances publiques. Le gouvernement se voit ainsi interpellé sur la nécessité de diversifier ses sources de revenus, comme l’a souligné Seddik Bakhouche, membre de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Le déficit de 8 500 milliards de dinars pour l’année 2025 représente une part considérable des 16 000 milliards de dinars de dépenses prévues. Selon Bakhouche, ce déficit découle d’un déséquilibre prolongé entre les recettes et les dépenses de l’État, principalement alimenté par les politiques sociales de soutien à la consommation. « Le soutien au pouvoir d’achat des citoyens, bien qu’indispensable, a entraîné une hausse des dépenses publiques de plus de 160 % depuis 2022. Cette politique ne peut être soutenue indéfiniment sans une augmentation parallèle des recettes », a-t-il expliqué. Il est donc crucial de résorber ce déficit afin d’éviter l’accumulation d’une dette publique insoutenable.

Lors de son intervention sur les ondes de la « Chaîne I» de la radio nationale, Seddik Bakhouche a mis en lumière l’urgence de diversifier les sources de revenus du gouvernement. Selon lui, une réforme fiscale ambitieuse est indispensable, et l’élargissement de la base d’imposition doit en être le pilier central. « L’économie informelle représente une part significative du PIB, et son intégration dans le circuit formel pourrait fournir une ressource fiscale précieuse », a-t-il déclaré. L’intégration des fonds issus du marché noir, longtemps négligés, est selon lui une solution clé pour alléger un budget déjà sous pression et renforcer la collecte fiscale. Toutefois, Bakhouche a précisé que cette approche ne suffira pas à elle seule pour résorber le déficit. Il a également souligné que pour réduire le déficit, il est essentiel de stimuler la croissance économique. Selon lui, l’investissement joue un rôle stratégique dans la création de richesse et l’élargissement de la base fiscale. « Les investissements, qu’ils soient publics ou privés, sont un levier fondamental pour dynamiser l’économie nationale, créer de la valeur ajoutée et, à terme, augmenter les recettes fiscales », a-t-il affirmé. En ce sens, le gouvernement doit accélérer les investissements dans des secteurs clés tels que l’énergie, l’agriculture et les infrastructures, afin de générer de nouveaux moteurs de croissance et diversifier l’économie. Le député a également abordé la nécessité d’une politique monétaire rigoureuse pour éviter que la dette publique ne devienne une charge trop lourde. Il a précisé que les réformes fiscales et les investissements doivent être accompagnés de mesures pour contenir la dette et garantir la stabilité économique du pays. De plus, le soutien aux entreprises, notamment dans les régions moins développées comme le sud du pays, constitue une priorité. Pour stimuler les investissements dans ces zones, des allègements fiscaux ont été mis en place, offrant des réductions de 50 % sur les revenus et bénéfices pendant cinq ans. Ce dispositif vise à encourager l’activité économique et à générer de nouvelles recettes fiscales.

Les secteurs stratégiques, tels que l’énergie, jouent un rôle central dans la stratégie de réduction du déficit. Bakhouche a mentionné des projets visant à moderniser les infrastructures énergétiques du pays pour mieux répondre à la demande intérieure et préparer l’avenir économique du pays de manière plus stable et diversifiée.

Enfin, Bakhouche a évoqué la gestion de la monnaie et la politique de change. Selon lui, il est crucial de soutenir la valeur du dinar algérien face aux devises étrangères, telles que l’euro et le dollar. « Un dinar dévalué mettrait à mal la compétitivité de l’économie et aggraverait l’inflation, ce qui pèserait davantage sur le pouvoir d’achat des citoyens », a-t-il averti. Il a souligné que des ajustements à la politique de change devront être envisagés pour stabiliser la monnaie nationale et éviter de nouvelles hausses inflationnistes.

Par Mourad A.

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