11/09/2024
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Réchauffement climatique et incendies de forêts: Une approche intégrée et innovante recommandée

En Algérie, la lutte contre les incendies de forêts est devenue une préoccupation cruciale en raison de leur intensité croissante, exacerbée par le réchauffement climatique. Face à une situation de plus en plus alarmante, avec des hectares de verdure anéantis chaque année, le pays se trouve à un tournant décisif. Le Professeur Abdelkrim Chalghoum, Président du Club algérien des risques majeurs, et M. Said Fritas, Directeur adjoint chargé de la protection du patrimoine forestier à la Direction Générale des Forêts, soulignant la nécessité d’une révision approfondie des stratégies de gestion des incendies. Ils plaident pour une approche intégrée et innovante, incluant une meilleure coordination institutionnelle, une participation citoyenne renforcée, et une réorganisation des mesures préventives et réactives face aux défis posés par le réchauffement climatique.

Dans leurs interventions respectives sur les ondes de la radio nationale, le Pr Abdelkrim Chalghoum, invité de l’émission « L’Invité de la rédaction » de la chaîne III, et M. Said Fritas, invité de la « Chaîne I», offrent une perspective éclairante sur la situation alarmante des incendies de forêts en Algérie. Ils mettent en lumière l’intensification de ces incendies, exacerbée par le réchauffement climatique, entraînant chaque année la destruction de milliers d’hectares de forêts. Depuis 1998, l’Algérie perd entre 30 000 et 40 000 hectares de végétation chaque année, avec des pertes particulièrement graves en 2021 et 2022, atteignant respectivement 150 000 et 90 000 hectares.

Le réchauffement climatique amplifie les risques, rendant la gestion des incendies encore plus complexe. M. Fritas souligne que les incendies récents ont détruit des centaines d’hectares de forêts et de terres agricoles. Malgré les efforts considérables des équipes de lutte, certaines zones nécessitent encore un refroidissement et une surveillance continue. Les interventions sont soutenues par des moyens matériels et humains provenant de diverses régions, et des unités sont envoyées depuis les zones non touchées pour soutenir celles en crise.

Le Pr Chalghoum insiste sur l’importance d’une approche proactive pour la prévention des incendies, plaidant pour une cartographie multirisque des zones à risque. Il souligne que l’application rigoureuse des mesures préventives, telles que le débroussaillage et la création de tranchées anti-feu, pourrait réduire significativement le risque d’incendie. Cependant, il critique le manque de cartographie intégrée et la coordination insuffisante entre les différentes institutions impliquées dans la gestion des risques, appelant à une réorganisation institutionnelle et à la création d’un organisme national de gestion des crises.

Fritas confirme que la lutte contre les incendies a été intensifiée dès février avec la mise en place d’une commission nationale et l’activation d’un dispositif opérationnel en mai. Il note que la coordination avec l’Office national de météorologie pour surveiller les conditions climatiques est cruciale pour la gestion des incendies, en prenant en compte des facteurs tels que la vitesse du vent, la température et l’humidité.

La sensibilisation et la participation citoyenne jouent un rôle essentiel dans la prévention des incendies. Les efforts du gouvernement incluent des programmes de sensibilisation pour encourager les citoyens à signaler les dangers et à participer activement à la protection des forêts. Chalghoum cite l’exemple de la Californie, où des dispositifs préventifs tels que des tranchées pare-feu et des campagnes de débroussaillage impliquent fortement les citoyens pour assurer leur propre sécurité. Il regrette que des propositions pour des formations spécialisées en gestion des risques majeurs aient été ignorées, soulignant le besoin urgent de développer ces compétences au niveau universitaire.

En somme, alors que les autorités algériennes continuent de faire face à des incendies de plus en plus dévastateurs, Chalghoum et Fritas appellent à une approche intégrée et renforcée pour la prévention et la gestion des risques. Ils plaident pour une meilleure coordination institutionnelle, une mobilisation accrue des citoyens, et une révision des stratégies pour faire face aux défis posés par le réchauffement climatique, tout en restant vigilants quant à la possibilité de restaurer les zones forestières perdues.

Par Mourad A.

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