Réforme du commerce extérieur: Le CREA appelle à une gestion plus efficiente
Le vice-président du CREA, Reda Hachlaf, a plaidé, mardi, en faveur d’une gestion plus ciblée et plus efficiente des importations et des exportations, mieux adaptée aux besoins des opérateurs économiques. Il a salué la dernière décision prise par le président de la République, concernant la dissolution d’Algex et la créaticien de deux institutions pour la gestion du commerce extérieur.
Dans une déclaration à la radio nationale « Chaîne III», Hachlaf a précisé que cette suppression devrait être suivie de la création de deux nouvelles structures distinctes, l’une dédiée aux importations et l’autre aux exportations, afin de rendre les procédures plus efficaces. Toutefois, il a également souligné les inquiétudes suscitées par cette réorganisation, notamment en ce qui concerne la confusion persistante entre les produits destinés à la revente en l’état et ceux essentiels à la production locale. « Face à cette problématique, le CREA recommande une gestion plus fine, organisée par filières, et propose de collaborer avec les nouvelles agences afin de mieux identifier les produits selon les secteurs », a-t-il déclaré, ajoutant que « l’objectif est d’éviter les blocages inutiles à l’importation et de préserver les besoins essentiels des différents acteurs économiques ».
Abordant la dynamique industrielle en cours, Reda Hachlaf a indiqué que la part de l’industrie dans le PIB a doublé entre 2019 et 2024, passant de 3 % à près de 6 à 7 %, avec pour ambition de la porter à 12 %, voire de retrouver le niveau historique de 18 %. Cette progression repose notamment sur les quelque 13 000 projets industriels enregistrés auprès de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). « Le lancement effectif d’une partie de ces projets se reflète dans l’affiliation de plus de 400 000 nouveaux travailleurs à la CNAS en 2024. Toutefois, si l’ensemble de ces projets avait obtenu rapidement les autorisations nécessaires, l’impact sur l’emploi aurait pu être encore plus significatif », a-t-il observé.
Parmi les freins structurels au développement industriel, Hachlaf a particulièrement insisté sur le manque de foncier. Bien que la gestion du foncier relève de l’AAPI, seuls 400 à 500 lots ont été distribués, un chiffre largement insuffisant par rapport au nombre de projets en attente. Ce déficit s’explique notamment par le manque de zones industrielles, en particulier dans certaines régions du pays. Il a recommandé la création de nouvelles zones, y compris dans des régions vierges du sud, et proposé une approche innovante consistant à confier leur aménagement à des opérateurs privés regroupés, une formule qui a déjà montré son efficacité à Blida.
Concernant le guichet unique, le Vice-président du CREA a critiqué son inefficacité actuelle, soulignant qu’il se limite à l’octroi d’avantages fiscaux sans réellement accélérer les procédures liées au foncier, aux permis ou à l’environnement. « Conscient de cette lacune, le président a reconnu la nécessité de mettre en place un véritable guichet unique, capable de délivrer l’ensemble des autorisations nécessaires à l’investisseur en un seul point », a-t-il déclaré. Il a également appelé les opérateurs économiques à s’orienter vers des secteurs encore sous-investis, tels que le secteur bancaire et le transport maritime, jugés essentiels pour accompagner la relance économique. Le CREA, dans cette optique, recommande que les banques fixent des délais clairs pour répondre aux demandes de crédit, qu’elles soient acceptées ou non, afin de renforcer la transparence et l’efficacité du financement. Enfin, l’intervenant a rappelé que le CREA défend une vision économique fondée sur un soutien stratégique à l’industrie nationale à travers l’importation ciblée de matières premières. Il a insisté sur la nécessité d’encourager l’intégration locale en incitant les importateurs à se transformer progressivement en producteurs. Cette vision repose aussi sur le renforcement des filières économiques et une meilleure concertation entre l’État et les opérateurs.
Par Mourad A.