Régulation des produits de consommation: Le ministre du Commerce annonce des décisions «rigoureuses»
Les consommateurs algériens n’ont eu de cesse de déplorer les fluctuations du marché des produits de consommation, qu’ils soient agricoles ou de large consommation. Avec des prix qui jouent au yoyo, nos compatriotes ont le tournis, et l’impact sur leur bourse s’en ressent. Face à ce dérèglement, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, annonce des décisions «rigoureuses» pour réguler le marché des produits de consommation.
En visite de travail dans la wilaya de Djelfa, celui-ci affirme que « dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du président de la République, le Gouvernement a adopté, dernièrement, des décrets exécutifs englobant des décisions rigoureuses pour le contrôle du marché et le renforcement de ses mécanismes d’organisation».
Sans donner de plus amples précisions, cela dénote que le gouvernement a décidé sur injonction du Président de prendre le taureau par les cornes et d’agir en conséquence. Le ministre a rappelé que ces décisions ont été prises à la suite du «constat de pratiques commerciales immorales», et de «dépassements dans les chaines de distribution, organisation et fourniture des produits de consommation au citoyen, avec la présence de nombreux intermédiaires». Des faits ayant nécessité de faire appel «à la force d’application stricte de la Loi». Le ministre du commerce a cité parmi les décrets exécutifs adoptés par le Gouvernement dans ce sens, le décret exécutif portant sur le plafonnement des marges bénéficiaires pour les produits de large consommation, dans le cadre des «mécanismes juridiques visant à réguler le marché».
Il a souligné que «la nouvelle orientation en la matière préconise l’implication des grandes surfaces commerciales et des producteurs dans l’effort de régulation du marché, et la garantie des besoins des citoyens en différents produits, notamment ceux de large consommation». Au delà de ce constat, des économistes soulignent que ces efforts tout aussi remarquables, qu’ils soient peuvent être caduques sans une force politique et une volonté remarquable continue et pérenne.
La principale question, affirment ces experts, et la mise en pratique de la traçabilité du produit fini, ainsi qu’une lutte effective contre la spéculation. En la matière, c’est particulièrement les produits agricoles qui sont le plus touchés par ce fléau. Des spécialistes au faite de la question soulignent en ce sens, que la spéculation ne peut s’arrêter à l’aune des saisies (même importantes), mais bien, par un contrôle rigoureux de tout le processus de fabrication des produits manufacturés, produits localement ou importés, tandis que pour les produits agricoles, éliminer les intermédiaires et faciliter la vente directe, du producteur au consommateur. Et cela, bien entendu, tout en maitrisant les circuits logistiques. Par ailleurs la maitrise logistique passe indéniablement par la numérisation de tout système en amont et en aval, surtout dans les marchés de gros, pour permettre une plus grande tracabilité.
Le ministre a annoncé qu’une plateforme numérique, pour la distribution de 12 produits alimentaires avec une liste complète des distributeurs dans toutes les wilayas, est mise en place pour son département. Cette dernière est qualifiée d’outil essentiel pour l’amélioration de la chaine de la distribution et son développement. «Dans le but de mettre un terme aux pénuries et garantir la disponibilité des produits à travers les quatre coins du pays, cette plateforme a été dotée d’un système de veille informationnelle, permettant de suivre les zones connaissant des problèmes d’approvisionnement», affirme-t-il. L’opération de numérisation du registre de commerce, revêt un caractère particulier pour les pouvoirs publics, et ce d’autant plus que le Président de la République y attache une grande importance.
Par Reda Hadi