18/10/2024
NATIONAL

Régulation du marché: Une nouvelle politique  de consommation s’impose

À l’approche du mois de Ramadhan de chaque année ou la célébration d’une fête religieuse en particulier l’Aïd El Adha, le marché se déstabilise, en causant une flambée des prix  et pénurie de certains produits.

Le président de l’Association nationale pour la protection des consommateurs «Amen», Hacene Menouar, a déploré qu’en dépit du dispositif mis en place par le gouvernement pour ce ramadhan 2023, « nous continuons de revivre les mêmes problèmes des années précédentes».

Cette situation nous interpelle, dira-t-il, sur la nécessité de mettre en place une nouvelle organisation pour la chaîne de production, de distribution et enfin de la consommation. En effet, il y a un grand travail à faire dans ce domaine.

 « Nous avons assez de compétences pour tracer la politique de consommation, qu’on doit surtout adapter aux spécificités de chaque région de notre pays.  D’ailleurs, on ne peut encadrer convenablement l’activité commerciale sans une étude approfondie aux besoins des ménages», dit-il lors de son passage au Forum d’El-Moudjahid.

Ces dernières années, l’Algérien a changé son mode de consommation, en s’orientant davantage vers des produits «malsaine», très riches en sucre et gras. Selon l’intervenant, « si on continue avec ce même modèle de consommation, nous risquons à l’avenir (à l’horizon 2035) d’avoir un vrai danger pour la santé publique, dont entre 40 à 50% de la population sera malade». L’autre danger qui guette notre pays, c’est  la dépendance de notre marché à l’importation.  De nombreux produits agroalimentaires et autres très prisés par les Algériens parviennent de l’étranger. En clair, notre sécurité alimentaire est en péril, d’où la nécessité de promouvoir la production locale en terme de quantité et qualité et également d’ancrer la culture de consommer «made in bladi». Les potentialités agricoles et les richesses naturelles sont là. Il suffit, seulement, de mettre les mécanismes nécessaires pour hisser notre production à des niveaux supérieurs.

S’agissant de l’organisation des marchés, le président de l’Association «Amen»  a appelé à l’implication du ministère du Commerce dans l’élaboration des politiques d’aménagements et planification pour la réalisation des projets de surfaces commerciales : superettes, supermarchés, hypermarchés, marchés de gros, centrales d’achat et de distribution.

Sur ce point, Mograne Ali, expert agroalimentaire et membre de l’Association «Amen» a recommandé d’asseoir une politique de régulation tout au longue de l’année et non seulement au mois de Ramadhan. « On doit généraliser cette mobilisation de ramadhan tout au longue de l’année. Nous espérons que se sera le dernier mois où on verra ces pratiques», dira-t-il. Pour cela, une évaluation des politiques appliquées s’impose afin de connaitre les failles et pencher dès maintenant pour la préparation des fêtes religieuses prochaines.

« 50% de l’activité commerciale est dans l’informel»

Si l’Etat mobilise des moyens financiers énormes pour l’approvisionnement en produits alimentaires (près de 10 milliards de dollars annuellement), le gaspillage bat son plein. En effet, la disponibilité des produits à des prix subventionnés a encouragé la prolifération de ce phénomène étranger à notre société. Selon les estimations de cette Association entre 35 à 40% est la moyenne du gaspillage de produits alimentaires, en se référant à la moyenne mondiale qui de 30%, selon la FAO.

Ceci exige, dira-t-il encore, la révision du système de subvention. «Nous appelons à la révision de cette politique, qui va ne ramener nulle part,  depuis 2015. On doit absolument se débarrasser de ce système là », a réitéré Hacene Menouar. La mise en place d’un système du ciblage permettra à l’Etat de réduire le budget  consacré à cet effet (17 milliards de dollars) à 6 milliards de dollars/an, ajoute-t-il, en appelant à l’exploitation des données du dernier recensement de la population de 2022.

Pour sa part, le Secrétaire générale de l’Union générale des commerçants et artisans algériens, Hazab Benchohra, a déclaré que le secteur du commerce est toujours «malade» et que 50% des activités sont dominées par l’informel. Plusieurs intervenants dans la sphère commerciale ne sont encore identifiés. Dans ce cadre, le SG de l’UGCA a appelé à la réhabilitation de ministère de la planification et des statistiques. C’est à travers cet organe qu’on pourrait réguler le marché et d’éviter son dysfonctionnent, comme on le constate aujourd’hui.  Une fois les statistiques sont là, le marché sera automatiquement régulé par la production locale en priorité et recourir par la suite à l’importation pour combler au déficit. Pour le représentant, les décisions administratives n’ont pas réglé les problèmes du marché.

Par Sirine R

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