18/09/2025
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Relance du Conseil de la concurrence: Garantir l’accès aux jeunes entrepreneurs et aux PME

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Après quatre années d’inactivité, le Conseil de la concurrence a été officiellement relancé par décret présidentiel en date du 18 avril 2025. Cette réactivation intervient dans un contexte de mutations économiques profondes en Algérie, marqué par l’émergence de jeunes start-up, de PME innovantes et de nouveaux modèles de marché. L’enjeu est clair : garantir à ces nouveaux acteurs un accès équitable et sécurisé aux marchés, face aux pratiques anticoncurrentielles susceptibles de freiner leur développement.

Lors de son intervention à la télévision algérienne, le professeur Ahmed Dekhnissa, président du Conseil de la concurrence, a affirmé que « la concurrence n’est pas une option, c’est un droit. Et notre mission est de veiller à ce qu’aucun jeune entrepreneur ou PME ne soit exclu de l’arène économique par des pratiques abusives ». Doté désormais de prérogatives renforcées, le Conseil de la concurrence peut sanctionner les ententes illicites, les abus de position dominante et bloquer les concentrations économiques dépassant 40 % de parts de marché. Il agit pour prévenir la formation de monopoles ou de cartels qui freinent la libre entrée sur le marché. « Nous avons aujourd’hui un cadre juridique conforme aux standards internationaux. Mais le défi, c’est sa mise en œuvre effective. Notre Conseil fonctionne avec une séparation stricte entre instruction et décision, ce qui garantit l’objectivité de nos jugements », a précisé Dekhnissa. Ce cadre permet d’intervenir rapidement dans les secteurs sensibles comme le numérique, le commerce électronique ou l’innovation technologique, où les jeunes entreprises algériennes font face à des géants du marché parfois tentés de verrouiller l’accès par des stratégies d’exclusion.

Le Conseil dispose d’une instance d’enquête indépendante, dont les rapporteurs mènent des investigations poussées, à la manière de juges d’instruction, en coordination avec les ministères du Commerce, de l’Industrie, des Finances, ainsi qu’avec les autorités de régulation sectorielles. « Nos rapporteurs enquêtent sur les ententes et les abus de position dominante avec des outils juridiques solides. Nous nous attaquons à toute forme de verrouillage du marché qui empêcherait un jeune opérateur d’émerger », a insisté le président. L’exemple du dossier Siemens/Sumitomo, impliquant des pratiques de concentration suspectes, montre que les enjeux concurrentiels peuvent avoir des répercussions internationales. D’autres marchés émergents, notamment dans les plateformes numériques, font également l’objet d’une vigilance particulière.

Dans un pays où l’esprit entrepreneurial est en plein essor, notamment chez les jeunes porteurs de projets, le Conseil agit pour préserver la diversité des acteurs économiques, condition essentielle à un développement inclusif. « La concurrence, ce n’est pas un concept abstrait. C’est ce qui garantit que chaque jeune porteur d’idée puisse tenter sa chance, sans être étouffé par des pratiques spéculatives ou par des barrières artificielles », a rappelé Dekhnissa. En luttant contre les abus, le Conseil favorise la transparence, l’innovation et la baisse des prix, au profit des entreprises naissantes et du consommateur final. Il veille à ce que les opportunités offertes par les réformes économiques ne soient pas accaparées par une minorité, mais ouvertes à tous.

Le Conseil de la concurrence agit dans une logique de gouvernance partagée, aux côtés des institutions publiques, des organisations professionnelles et des associations de consommateurs. Il rend des avis, recommandations et décisions exécutoires, tout en menant un travail pédagogique pour faire émerger une culture de la concurrence loyale. « Le rôle du Conseil est aussi de créer les conditions d’un écosystème sain où les jeunes entrepreneurs peuvent non seulement entrer, mais aussi grandir », a résumé Dekhnissa. En s’érigeant en rempart contre les distorsions du marché, le Conseil de la concurrence offre aux PME et aux jeunes pousses algériennes la garantie d’évoluer dans un environnement ouvert, transparent et équilibré. C’est un pas décisif pour bâtir une économie nationale moderne, inclusive et durable.

Par Mourad A.

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