Royaume-Uni: Le chômage reste stable en décembre dans une économie qui stagn
Le taux de chômage s’est maintenu au Royaume-Uni à 3,7% fin décembre et reste à des niveaux historiquement bas, a annoncé mardi dans un communiqué l’Office national des statistiques (ONS), dans un pays qui a évité la récession de justesse fin 2022 mais promis à une contraction cette année.
Ce chiffre porte sur le dernier trimestre 2022 et se compare à la période de trois mois achevée fin novembre, pour laquelle le taux de chômage était déjà de 3,7%. Il reflète notamment le fait que nombre de Britanniques sont sortis du marché du travail depuis la pandémie de Covid pour cause de maladies de longue durée. «En cette période difficile» un taux de chômage bas «est un signe encourageant de la résilience de notre marché du travail», a salué dans un communiqué le ministre des Finances Jeremy Hunt, répétant que la priorité du gouvernement est de «réduire de moitié l’inflation cette année».
Car en dépit de hausses de salaires, qui ont progressé sur le papier de 6,7% (hors bonus) sur la période, le pouvoir d’achat a continué de reculer pour cause de hausses de prix de plus de 10% qui, une fois prises en compte, ont en réalité fait baisser les revenus de 2,5% en termes réels, a indiqué l’ONS mardi. Conséquence : une sévère crise du coût de la vie qui alimente aussi des grèves qui secouent le pays depuis plusieurs mois. «Le nombre de jours de travail perdus en raison des grèves a encore fortement augmenté en décembre», a souligné sur Twitter Darren Morgan, directeur des statistiques économiques de l’ONS.
L’institut statistique a compté 843.000 jours de travail cumulés «perdus en raison de conflits du travail en décembre», soit le chiffre «le plus élevé depuis novembre 2011». Les mouvements sociaux ont touché surtout les secteurs des transports, des communications et de la santé. En dépit de l’impact des grèves, «la principale pression sur le marché du travail (britannique) vient toujours de problèmes structurels» comme la hausse du nombre d’inactifs et le vieillissement, pointe Yael Selfin, économiste chez KPMG.
Le Royaume-Uni a enregistré une croissance nulle au quatrième trimestre 2022, ce qui lui a permis d’éviter une récession à la fin de l’année dernière, mais les économistes anticipent une contraction de l’économie britannique cette année. Dans un marché du travail tendu depuis la pandémie de Covid, le nombre d’emplois vacants recule par ailleurs depuis plusieurs mois, mais il reste à un niveau très élevé, signe de la difficulté des employeurs à recruter.