18/09/2025
AFRIQUE

Sécurité et souveraineté alimentaire Tunisie: Une inflation à deux chiffres menace…

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Pour la Tunisie, une grande partie des besoins annuels est assurée par les importations et le taux de dépendance à l’égard des céréales importées est de 33% pour le blé dur, plus de 85,3% pour le blé tendre et 71,3% pour l’orge, soit un taux moyen de 63,33% pour le total des céréales. Le secteur céréalier demeure donc un secteur fragile et très dépendant du marché mondial.

Après la crise de 2008, la pandémie du Covid-19 et la guerre en Ukraine, la sécurité alimentaire représente, aujourd’hui, l’un des défis immédiats les plus importants auxquels sont confrontés plusieurs pays dont la Tunisie.

Face à une telle situation, les acteurs publics et privés du pays et de la région arabe et africaine d’une manière générale sont appelés à reconsidérer les choix et les politiques en relation avec ces notions de sécurité et de souveraineté alimentaires en vue de la mise en œuvre effective du droit fondamental à l’alimentation. C’est dans cette optique que le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes) vient de réaliser une étude qui vise à présenter les concepts de droit à l’alimentation, de sécurité et de souveraineté alimentaires et de leurs implications et des défis que la Tunisie se doit de relever dans ces domaines et particulièrement dans le contexte mondial actuel.

Un déficit chronique de production

Les auteurs de cette étude — baptisée “La sécurité et la souveraineté alimentaire et le droit à l’alimentation en Tunisie” —, Dr Azzam Mahjoub et M. Mohamed Mondher Belghith, n’ont pas manqué de rappeler qu’après le Covid-19, qui a eu des répercussions économiques, financières et commerciales manifestes à l’échelle mondiale et sur la Tunisie, la guerre en Ukraine est venue aggraver ces conséquences, parfois désastreuses, particulièrement sur la situation des systèmes alimentaires des pays les plus exposés à la dépendance alimentaire.

Considérés parmi les principaux producteurs et exportateurs de céréales, l’Ukraine et la Russie représentent 30% des exportations du blé dans le monde, alors que le conflit en cours — dont la durée est inconnue — a entraîné des perturbations au niveau de la production et du commerce de ces denrées avec la baisse des quantités échangées et la hausse des prix.

“ Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), la guerre en Ukraine va amener la crise alimentaire mondiale à des niveaux jamais vus auparavant… Dans certains pays, le stock de céréales ne tient que quelques mois en attendant les nouvelles récoltes locales. Le risque de la crise alimentaire aiguë dans nombre de pays fortement importateurs n’est donc pas négligeable”, souligne le document.

Pour la Tunisie qui ne produit qu’environ 50 % de ses besoins en blé, le pays importe à hauteur de 60% de sa consommation en blé auprès de ces deux pays en guerre, et en particulier de l’Ukraine puisque 45 à 50 % de ses importations viennent de ce pays. Ces chiffres varient d’année en année selon les récoltes locales. Selon l’Office public des céréales, sur 1.740.000 t de blé importées, 984.016 t venaient d’Ukraine. Les importations céréalières représentent à elles seules plus de 51% des importations alimentaires du pays, selon une analyse de la filière céréalière en Tunisie, effectuée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Par ailleurs, d’après cette même source (FAO), chaque année, un Tunisien consomme 74 kg de pain, alors que le pays, bien que producteur de céréales, souffre d’un déficit chronique de production.

“Bien que la céréaliculture occupe près de 33% de la superficie agricole utile (SAU) et mobilise 250.000 exploitations agricoles en Tunisie, la production demeure fluctuante et le pays souffre d’un déficit chronique de l’ordre de 50% en moyenne par rapport aux besoins d’une population en croissance continue… En conséquence, la majorité des besoins annuels est assurée par les importations et le taux de dépendance à l’égard des céréales importées est de 33% pour le blé dur, plus de 85,3% pour le blé tendre et 71,3% pour l’orge, soit un taux moyen de 63,33% pour le total des céréales. Le secteur céréalier demeure donc, en Tunisie, un secteur fragile et très dépendant du marché mondial”, précise encore le document.

Une inflation à deux chiffres

Dans son cinquième chapitre, l’étude s’est focalisée sur le problème de l’inflation des prix des denrées alimentaires et l’accroissement des vulnérabilités sociales, étant donné que le pouvoir d’achat est, sans aucun doute, un des éléments essentiels qui déterminent la sécurité et la souveraineté alimentaires.

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