11/09/2024
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Sécurité sanitaire: Les trois axes de la stratégie nationale

La stratégie nationale de sécurité sanitaire repose sur la vigilance, la prospective et la prévention. Ce choix stratégique vise à établir les bases d’un système national proactif, renforçant la résilience face aux risques sanitaires menaçant le citoyen algérien, a indiqué mercredi, le professeur Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS).

Grâce à ses ressources humaines spécialisées, l’Agence nationale de sécurité sanitaire fournira des indicateurs scientifiques permettant de développer une vision proactive pour le secteur de la santé. Cette stratégie constitue à la fois un message pédagogique et une réalisation scientifique, qui sera soumise au Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour qu’il prenne les mesures nécessaires afin de faire face à ces risques, a affirmé Pr Sanhadji lors de son passage au «Forum d’El Moudjahid».

Dans son intervention, l’intervenant a insisté sur la nécessité de sensibiliser le public aux enjeux cruciaux de la santé et de l’éthique. Il a exprimé sa satisfaction de participer à cette initiative pédagogique tout en soulignant l’urgence de changer les mentalités et les pratiques dans divers domaines pour améliorer la santé publique à l’échelle mondiale.

Dans ce contexte, la nouvelle stratégie algérienne repose sur trois piliers fondamentaux à savoir: la vigilance, la prospective et la prévention. Ces éléments sont conçus pour poser les bases d’un système de santé proactif et résilient, capable de protéger efficacement les citoyens contre les menaces sanitaires.

L’évolution des pandémies a été un point central de cette intervention. Le professeur a observé que ces crises sanitaires, autrefois espacées de plusieurs siècles, surviennent désormais à une fréquence alarmante d’environ tous les quatre ans. Des exemples tels que le sida, la grippe aviaire, et plus récemment la pandémie de Covid-19 ont été cités pour illustrer ce phénomène. Ces observations sont en phase avec les objectifs de la Stratégie nationale de sécurité sanitaire 2025-2030, qui vise à établir un système national d’anticipation capable de renforcer la résilience du système de santé pour protéger les générations actuelles et futures.

Il a également mis en lumière le rôle des changements climatiques et de la déforestation dans la perturbation de la biodiversité, un facteur qui pousse les animaux porteurs de virus à se rapprocher des humains, augmentant ainsi le risque de transmission de maladies zoonotiques. Le cas d’Ebola a été évoqué pour illustrer la dangerosité de ces maladies, nécessitant des mesures de sécurité extrêmement strictes pour éviter leur propagation. À cet égard, la stratégie algérienne prévoit un diagnostic stratégique approfondi, suivi de la préparation d’un plan d’actions multisectoriel, élaboré lors de la première réunion des sous-comités thématiques, organisée les 5 et 6 août, avec la participation de plus de 100 représentants de divers départements ministériels et organismes concernés.

L’intervenant a également mis en exergue l’impact d’une alimentation malsaine sur la santé. Le professeur a souligné que notre alimentation moderne, souvent riche en graisses saturées, en sucres et en sels, est à l’origine de nombreuses crises sanitaires telles que l’obésité et le diabète, particulièrement chez les jeunes. En critiquant la consommation excessive de produits transformés, il a encouragé l’adoption de graisses non saturées, comme l’huile d’olive, plus bénéfiques pour la santé. Ce point rejoint les préoccupations de la stratégie nationale, qui s’articule autour de trois défis majeurs : les épidémies, l’environnement et le changement climatique, ainsi que l’alimentation.

La gestion des crises sanitaires, notamment en Afrique subsaharienne, a également été abordée. Kamel Sanhadji a discuté de la prise en charge des migrants africains, en particulier ceux en provenance du Niger et du Mali, afin de protéger à la fois ces populations vulnérables et les communautés locales. Il a mentionné la création de comités ad hoc pour gérer des pathologies spécifiques telles qu’Ebola et la variole du singe, soulignant le rôle crucial de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui coordonne les actions des différents ministères pour répondre efficacement aux crises.

Le président de l’ANSS a insisté sur l’importance de la mise en place de systèmes de veille et d’alerte pour améliorer la détection des pandémies, identifiée comme une priorité. Il a souligné la nécessité de modéliser les données sanitaires, un outil essentiel pour anticiper et gérer les crises futures. Il a également présenté l’innovation technologique, notamment l’intelligence artificielle, comme une voie prometteuse pour renforcer les capacités de réponse. Cette modernisation des prestations sanitaires est soutenue par la stratégie nationale, qui prône la collaboration entre le secteur public et privé, ainsi que l’élargissement de la couverture de la sécurité sociale.

En conclusion, le Pr Kamel Sanhadji a mis en lumière les progrès réalisés dans la santé publique, notamment en Algérie, tout en soulignant les défis qui restent à relever. L’intégration des technologies modernes, l’amélioration des soins primaires, et la vaccination sont apparus comme des éléments clés pour l’avenir. Le conférencier a terminé son discours par un appel à la vigilance et à la prévention, insistant sur l’importance de continuer à évoluer rapidement pour répondre aux nouveaux défis sanitaires qui se profilent. La Stratégie nationale de sécurité sanitaire 2025-2030, avec son approche pluridisciplinaire et multisectorielle, s’inscrit parfaitement dans cette dynamique, visant à bâtir une nation saine, protégée et résiliente face aux menaces sanitaires.

Mourad A.

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